À quelques jours du déconfinement, faisons le bilan de ces deux mois. Lundi prochain, je crois que personne ne l’ignore dans ce pays, nous serons le 11 mai. Beaucoup associent cette date à un tournant dans la période que nous vivons. Ils se disent qu’on va passer à autre chose.
Mais attention, il ne faudrait pas que le tournant se transforme en virage à 180 degrés et qu’on se retrouve en quelques jours au point de départ, c’est-à-dire 2 mois en arrière. Ce n’est pas parce que le déconfinement est décrété que l’épidémie s’arrête. Sur le plan épidémiologique, ce lundi 11 mai ne marque aucun seuil particulier. Le virus se moque des calendriers, des éphémérides et des effets d’annonce ! S’il peut continuer à nous infecter, il ne privera pas de le faire.
Justement, si l’on en croit l’Institut Pasteur, au
terme du confinement, en France, quelque 4 millions de personnes devraient
avoir été infectées. Il faut préciser que ce
chiffre de 4 millions de personne (ce qui représente 6% de la population du
pays), repose sur des projections. Les 4 millions de personnes en question
n’ont pas toutes été testées et déclarées positives.
Mais il faut s’attarder sur le rythme naturel de propagation du virus. Au début de l’épidémie, il
était de 3,3. Cela voulait dire que chaque personne infectée en contaminait, en moyenne, 3,3
autres… Le confinement a fait
dégringoler cet indice : il est passé à 0,5. Ce qui veut dire qu’il fallait 2 personnes infectées pour en contaminer une
troisième.
En ralentissant le rythme naturel de propagation du
virus (un ralentissement spectaculaire puisque ça a chuté de 84%), la France a
bien sûr laissé tomber la piste de l’immunité collective (évoquée de façon très éphémère au début
de l’épidémie), mais elle a surtout évité l’engorgement des hôpitaux et contenu
le taux de mortalité du Covid-19.
À ce jour, le taux de mortalité est de 0,5%. Cela veut dire que sur 1.000 personnes infectées par le coronavirus, 5 décèdent. Mais cet élément statistique
masque des disparités. Chez les moins de 20 ans par
exemple, il n’y a qu’une victime pour 100.000 personnes infectées. Alors que chez les plus de 80
ans, on compte 8 victimes pour 100 personnes infectées. Je m’empresse de
préciser que ces 8% là seraient revus à la hausse si l’on intégrait les
personnes décédées en Ehpad, ce qui n’est pas le cas actuellement.
Il n'est pas possible à ce jour de faire des projections pour évaluer le nombre total de victimes au terme de l’épidémie. Ça relèverait de la voyance. Tout dépendra des conditions dans lesquelles s’effectuera le déconfinement ainsi que de notre capacité à appliquer les gestes-barrières quand la vie économique aura repris son cours.
Et puis, il y a une inconnue. On ignore encore si le coronavirus va perdre de sa vigueur avec les beaux jours. Pour tout vous dire, ce ralentissement saisonnier de la propagation, tout le monde, dans l’univers médical, y pense parce que c’est souvent le cas avec les infections respiratoires. Y penser, toujours et n’en parler, jamais ! Parce que ce Covid-19 ne nous a sans doute pas livré tous ses secrets.
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