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Cancers ORL : connaissez-vous la règle des 1 pour 3 ?
Les cancers de la gorge touchent, chaque année, entre 15.000 et 16.000 personnes. Plus ils sont pris en charge tôt, plus leur pronostic est bon. D’où l’importance d’un diagnostic précoce. Une campagne est lancée aujourd’hui pour mieux les faire connaître.
Un médecin (illustration).
Crédit : Online Marketing / Unsplash
Du 1er au 5 avril, a lieu une campagne nationale intitulée Rouge Gorge. Lancée par la Société française d'ORL, elle vise à sensibiliser le public aux cancers de la gorge et à faciliter leur diagnostic. Car ils sont encore trop souvent diagnostiqués à des stades avancés. Les cancers de la gorge, précisons-le, peuvent toucher les lèvres, la bouche, le pharynx ou le larynx.
Ces cancers sont réputés graves, et pourtant, "s’ils sont pris en charge précocement, le pronostic est excellent. On est à 90% de survie à 5 ans, souligne le Pr Sylvain Morinière, chef du service ORL au CHU de Tours. On peut bien les guérir avec peu de séquelles. C’est un message important à faire passer".
C’est un mal de gorge qui va persister alors qu’on a pris un traitement pour le soigner. Cela peut être aussi un aphte qui ne guérit pas, une sensation de douleur quand on déglutit, une boule dans le cou ou encore une voix cassée. Si un symptôme ORL apparaît et dure plus de trois semaines, il faut consulter. C’est ce qu’on pourrait appeler la règle du "1 pour 3". Il est important de ne pas négliger un symptôme qui dure plus de 3 semaines. Car plus on perd du temps, plus la tumeur progresse. Et lorsqu’on passe à un stade plus avancé, le traitement sera plus lourd.
Les principaux facteurs de risque
Dans un premier temps, on va voir un médecin généraliste. Et si celui-ci l’estime nécessaire, il orientera vers un ORL pour des examens plus approfondis de la gorge. "Les traitements des cancers ORL ont énormément progressé, précise le spécialiste. On opère avec un robot chirurgical qui permet de passer par la bouche pour retirer la tumeur. En radiothérapie, les rayons sont aussi mieux ciblés. Et les chimiothérapies sont plus faciles à supporter. Pour les cancers avancés, on dispose d’une immunothérapie qui permet de contrôler la maladie dans 25 à 30% des cas".
Ces cancers sont surtout dus à une consommation excessive d’alcool et au tabagisme. Les personnes exposées à des toxiques, comme les poussières de bois, sont aussi à risque. Et depuis une dizaine d’années, un autre facteur de risque prend de l’importance. Cela explique d’ailleurs pourquoi les cancers de la gorge sont actuellement en augmentation : c’est le papillomavirus humain, le virus HPV, sexuellement transmissible. Son rôle est bien connu dans le cancer du col de l’utérus. Mais il est également impliqué dans 15 à 20% des cancers de la gorge, en particulier les cancers des amygdales et de la base de la langue.
"La vaccination est très efficace à condition qu’elle soit pratiquée avant le premier rapport sexuel", précise le spécialiste. La campagne de vaccination lancée en septembre dernier par le gouvernement a été un échec. On estime que moins de 10% des élèves de 5e au collège ont reçu une première dose de vaccin contre le papillomavirus. Un rattrapage est possible jusqu’à 19 ans. L’objectif est d’avoir une couverture vaccinale autour de 60% chez les jeunes de 11 à 19 ans. On en est loin.
