Un calcul rénal, c’est une accumulation de cristaux dans les urines. On en fabrique tous plus ou moins à partir de sels minéraux ou d’acide urique. Mais lorsqu’on en a trop, ces cristaux vont s’agréger et constituer un calcul. Les calculs se forment et grossissent généralement dans le rein.
Il arrive parfois qu'ils ne donnent aucun symptôme, car la majorité des calculs reste dans le rein
sans bouger. Un calcul peut aussi
passer dans l’uretère, le canal qui relie le rein à la vessie, et être éliminé
naturellement dans les urines. Mais s’il est
volumineux et se bloque dans l’uretère, il provoque ce qu’on appelle une colique
néphrétique. Et là, c’est douloureux. Il s’agit d’une douleur intense et
brutale, en général au niveau du flanc. "Chaque année, environ 170.000 personnes
se rendent aux urgences pour des calculs rénaux douloureux", précise le Pr Paul Meria, chirurgien urologue à l’hôpital Saint-Louis à Paris. Une fois expulsé ou
retiré par le chirurgien, le calcul est analysé. En fonction de sa nature, des recommandations
alimentaires vont être données pour éviter les récidives. "En suivant ces
conseils, le taux de récidive est inférieur à 10% à 5 ans, souligne le Pr Paul
Meria, alors qu’en ne changeant rien dans leur alimentation, la moitié des
patients rechute".
La chose la plus importante, quelle que soit la nature du calcul, c’est de boire suffisamment, tout au long de la journée. Cela permet de diluer les urines et de diminuer le risque de calculs. Il est recommandé de boire au moins deux litres par jour. Plus si on fait du sport ou s’il fait chaud. Cette quantité recommandée comprend l’eau, mais aussi les autres liquides, le café, le thé, la soupe… Les sodas et les jus de fruits industriels sont à éviter car ils contiennent du sucre, et surtout du fructose, qui provoque des calculs d’acide urique. La bière les favorise également.
En revanche, on peut
prendre un ou deux verres de jus de citron pressé par jour car il contient du
citrate qui empêche le calcium de cristalliser et diminue l’acidité des urines,
qui contribue à la formation de calculs.
Quand on est sujet aux calculs, c’est souvent parce qu’on mange mal ou trop. Prenons le sel : d’une façon générale, les Français en mange trop. Or, l’excès de sel favorise l’élimination du calcium dans les urines, et donc la formation de cristaux. Le bon réflexe, c’est donc de limiter les aliments salés, comme la charcuterie, les quiches, les pizzas, certains plats cuisinés, et de bannir la salière de la table.
Autre chose : les urologues recommandent de ne pas manger trop de viande et de poisson, pas plus de 150 g par jour, car l’excès de protéines animales favorise les calculs. On limite aussi les abats et les fruits de mer, riches en acide urique.
Même si on a eu des calculs calciques, il ne faut pas supprimer le calcium. En effet, si on arrête d’en consommer, les calculs vont changer juste de nature car cela va provoquer au niveau intestinal une plus grande absorption d’oxalate. La bonne quantité, c’est donc ni trop ni trop peu, c’est-à-dire 2 produits laitiers par jour. Si on ne consomme pas de laitages, on peut compenser avec une eau riche en calcium. En revanche, si on en consomme, il est conseillé de boire de l’eau du robinet ou une eau embouteillée pauvre en calcium.
Le chocolat apporte
beaucoup d’oxalate. Plus précisément, c’est le cacao qui en contient. Donc il
ne faut pas manger trop de chocolat noir. Et lorsqu’on en mange, on boit en
même temps deux ou trois verres d’eau pour diluer l’oxalate dans les urines. On évite aussi de
consommer trop de cacahuètes, d’amandes, de noix, de noisettes et de bonbons
gélifiés qui en contiennent aussi. Les
betteraves, les asperges, les épinards et la rhubarbe sont également riches en
oxalate, mais en général, ça ne pose pas trop de problème, car on craque plus
souvent sur le chocolat que sur les épinards.
Commentaires