Avec la crise sanitaire, le recours à la téléconsultation s'est développé. Ce sont surtout les médecins généralistes qui l'utilisent. Selon l'Assurance maladie, de janvier à septembre 2022, 10,4 millions de téléconsultations ont été réalisées. Même si elle représente encore une faible part de l'activité médicale - 3,7% de l'activité des généralistes - la téléconsultation semble se pérenniser.
La téléconsultation permet de voir à distance un médecin, généraliste ou spécialiste, au moyen d'un smartphone ou d'un ordinateur. Cela permet d'éviter des déplacements et de gagner du temps. "Cela peut être intéressant dans le cadre du suivi d'une maladie chronique", souligne à RTL le Dr Jacques Lucas, président de l'Agence du numérique en santé. Notamment en psychiatrie, par exemple en cas de trouble dépressif, où l'on peut alterner le distanciel et le présidentiel.
Autre intérêt de la téléconsultation : "Si son médecin traitant n'est pas disponible ou si on n'a pas de médecin traitant, on peut obtenir dans un court délai un rendez-vous sur une plate-forme de téléconsultation. Dans certains cas, cela permet d'éviter d'appeler le 15 ou d'aller aux urgences."
En revanche, la téléconsultation ne peut pas toujours se substituer à une consultation en physique. Et puis, selon une étude de la Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques (DREES), ce sont les jeunes patients qui ont le plus recours à la téléconsultation. Et plutôt les personnes qui vivent dans les grandes villes, et non pas dans les territoires ruraux. Or, les trois quarts des Français, ayant d'importantes difficultés à consulter un médecin généraliste, vivent en zone rurale. En plus, tout le monde n'a pas accès facilement à la téléconsultation, notamment les personnes âgées, souvent peu à l'aise avec la technologie.
La téléconsultation ne peut pas être la seule réponse face aux déserts médicaux. Quand on ferme les urgences de nuit d'un hôpital faute de personnel et qu'à la place on met une cabine de téléconsultation en lot de consolation, comme on vient de le faire à Gien, dans la Loire, comment ne pas considérer la téléconsultation comme un pis-aller et un recul dans l'offre de soins ? Pour autant, y avait-il une autre solution ?
La technique, c'est sûr, ne peut pas remplacer l'humain et cela n'exonère pas de réfléchir à comment réorganiser les soins pour faire face au problème de la démographie médicale et de sa répartition sur le territoire. La téléconsultation