Le chiffre fait froid dans le dos. Plus d'un salarié sur deux est en situation de "fragilité" professionnelle et/ou personnelle, selon une étude de Malakoff Médéric dévoilée mercredi 20 juin.
Les salariés sont 37% à déclarer connaître une situation de "fragilité personnelle", principalement une grande difficulté financière (14%), une maladie grave ou un deuil récent (8%). Une proportion équivalente se déclare dans une situation de "fragilité professionnelle", en majorité à cause de conditions de travail physiques ou psychiques éprouvantes (31%), une perte de sens et un sentiment fort de déshumanisation du travail (23%), ou une grande difficulté à concilier vie personnelle et professionnelle (11%).
Difficulté financière, maladie, conditions de travail éprouvantes... Les raisons sont nombreuses. Toutes peuvent conduire au burn-out, "un état de fatigue intense, accompagné du sentiment d’une profonde dévalorisation", explique la psychologue Armelle Gautier à RTL.fr. Mais alors, comment prévenir cela ?
Les personnes décrivent une fatigue jamais éprouvée jusqu’à présent. "La plupart du temps ils ne comprennent pas ce qui leur arrivent. Ceux
qui sont le plus susceptible de souffrir de burn-out sont des personnes
extrêmement actives, très impliquées au travail, qui sont souvent en
suractivité", décrit Armelle Gautier.
L’épisode de burn-out est
fréquemment vécu comme une rupture brutale dans leur évolution de carrière et
leur rapport au travail, cette rupture pouvant parfois être traduite dans le
corps par un évanouissement ou un malaise vagal sur le lieu de travail, voir par des accidents donnant lieu à des fractures des membres inférieurs qui les
empêchent de continuer à avancer.
Généralement, le corps craque en premier. Avant la rupture, il donne souvent des signes d’alerte. "Physiquement, il est fréquent de ressentir des problèmes gastriques comme des crampes d’estomac ou des remontées acides. De plus, les personnes souffrent souvent de troubles du sommeil et, dans certains cas, de troubles alimentaires. Les défenses immunitaires s’affaiblissent et les épisodes inflammatoires se multiplient, comme les angines. Le burn-out peut aussi déclencher des tensions musculaires comme des torticolis ou un mal de dos", détaille la psychologue.
Par ailleurs, certains décrivent des problèmes dermatologiques liés à un grand état de stress comme des poussées de psoriasis ou d’eczéma.
Ceux qui
souffrent se sentent complètement dépassés dans leur environnement
de travail. "Ils n’ont plus de contrôle sur leurs tâches et leurs
activités professionnelles et ressentent une extrême solitude", poursuit-elle. Ils ont
la sensation que personne ne peut comprendre ce qu’ils ressentent. Une
incompréhension qui les pousse à l’isolement et renforce leur sentiment de
solitude.
Parfois la personne se met aussi à l’écart de sa famille avec qui elle
ne parvient plus à entretenir de relation détendue et apaisée. "C’est un
moment très difficile pour la sphère familiale. Il faut trouver les bons mots
pour l’encourager à consulter un spécialiste mais sans qu’elle se braque. Le
médecin généraliste peut aussi tenter de faire passer le message", conseille Armelle Gautier.
Ce
surinvestissement professionnel conduit à une altération du fonctionnement du
cerveau. En état de surchauffe, il finit par montrer des signes de faiblesse.
Le burn-out s’accompagne systématiquement de troubles de la concentration et/ou
de pertes de mémoire. "Il n’est pas rare aussi que les personnes touchées
éprouvent des difficultés à fixer leur attention sur quelque chose, à lire et à
écrire. Par contre, les activités manuelles sont moins affectées et offrent la
possibilité de conserver le sentiment de pouvoir agir sur les choses".
Le burn-out se manifeste aussi par le sentiment de n’avoir aucune valeur. "Les
personnes ont la sensation d’avoir échoué dans ce qui leur tenait le plus à cœur et
d’être totalement inutiles au monde et aux autres", rapporte Armelle
Gautier. Elles ne comprennent pas ce qui leur arrive et peuvent manifester des
signes de confusion qui rend le fil de leur récit difficile à suivre pour un
interlocuteur non averti de la gravité des symptômes.
Leur sentiment de culpabilité est d’autant
plus fort que la rupture est brutale entre l’état antérieur d’épanouissement au
travail et l’état actuel de fatigue et d’impuissance. Enfin,
les personnes sont émotionnellement vidées. "Elles ne
ressentent plus rien. Comme si elles étaient anesthésiées, incapables d'éprouver aussi bien de la joie que de la douleur". Elles agissent comme des robots, effectuant les actes mécaniquement et ne
se sentant plus concernées par rien.
Ceux qui en souffrent développent souvent du cynisme vis-à-vis de leur travail. Ainsi, un professionnel de soins ne se souciera plus de ses patients, un enseignant se désintéressera de ses élèves et un agriculteur ne s’occupera plus de son exploitation. Une personne qui souffre se désintéresse de son environnement et de ses activités habituelles. Elle ressent un sentiment d’échec, adopte une attitude distante et voit les choses du côté négatif.
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