Asthme : le point sur les idées reçues

La France compte 4 millions d'asthmatiques. S'ils sont nombreux à être atteints de cette maladie respiratoire chronique, elle subit encore beaucoup d’idées reçues. Activité physique, traitement, accoutumance... Voici ce qu’il faut savoir pour mieux vivre au quotidien avec de l'asthme.

L'une des idées les plus répandues serait que l’activité physique n’est pas compatible avec l’asthme. Or, si l’asthme est bien contrôlée, elle est, au contraire, bénéfique car elle diminue l’inflammation des bronches. "Non seulement ce n’est pas contre-indiqué, mais c’est même recommandé", souligne le Dr Frédéric Le Guillou, pneumologue et président de l’association Santé respiratoire France.

Un asthme bien contrôlé, c'est un asthme qui ne provoque plus de symptômes, ni le jour, ni la nuit, ni à l’effort, car le traitement est bien adapté. Deux traitements peuvent être prescrits : celui de crise qui soulage les symptômes et un autre de fond à prendre tous les jours.

Une maladie qui arrive à tout âge

Contrôler son asthme permet de mener une vie normale et notamment de pratiquer du sport. Aucun sport n’est donc interdit, si ce n'est la plongée en bouteilles. Même en cas d’asthme dit "d’effort", induit par l’exercice, l'activité physique n’est pas contre-indiquée. Car le médecin peut prescrire un bronchodilatateur de courte durée, à prendre avant l’exercice physique, ou si les crises sont fréquentes, un traitement de fond.

Une autre idée reçue concernant l'asthme, c'est que les personnes touchées le seraient dès l’enfance. Il est vrai que la maladie débute souvent à cette période de la vie, mais ce n’est pas systématique. Elle peut se déclencher à tout âge, et même tardivement à 50 ou 60 ans ! Chez l’enfant, l’asthme est dans 80 % des cas d’origine allergique. Il est le plus souvent causé par une allergie aux acariens, aux pollens ou aux poils de chat. 

Si les symptômes sont importants, un traitement par désensibilisation peut être prescrit dès l’âge de 5 ou 6 ans. Chez l’adulte, environ 50 % des asthmes sont d’origine allergique. Mais il peut y avoir d'autres causes. Par exemple, toutes les pathologies virales respiratoires peuvent déclencher un asthme chez des personnes prédisposées.  

Pas d'accoutumance aux traitements

Il est également courant d'entendre qu’à force de prendre les traitements, ils perdent de leur efficacité. Une idée fausse puisqu'il n’y a pas d’accoutumance aux traitements donnés contre l’asthme. Et qu’il s’agisse de bronchodilatateurs ou de corticoïdes inhalés, ils ne sont pas dangereux à long terme.  

Autre chose importante à ajouter : les femmes enceintes ne doivent pas surtout arrêter leur traitement. Comme le précise le pneumologue, Dr Frédéric Le Guillou, "il n’y a aucune contre-indication à un quelconque traitement de l’asthme chez la femme enceinte. Et si la femme fait une crise, c’est délétère pour le fœtus qui va manquer d’oxygène à ce moment-là. Par conséquent, il est important que l’asthme d’une femme enceinte soit bien contrôlé."