Ardèche : quelle est cette drogue de synthèse vapotée qui a intoxiqué neuf lycéens ?

Neuf adolescents ont été hospitalisés après avoir été intoxiqués par une drogue de synthèse, dérivé du cannabis baptisée "Bouddha Blue" ou "PTC" (pour l'expression très en vogue "pète ton crâne"). 

Au micro de RTL, le Dr Romain Magny, du laboratoire de toxicologie à l'hôpital de Lariboisière à Paris, détaille la forme de cette nouvelle drogue : "Ce produit est liquide. C'est exactement le même que celui qui est utilisé dans les cigarettes électroniques. Ça peut être des cannabinoïdes dits mi-synthétiques qui dérivent du THC [pour tétrahydrocannabinol, le constituant psychoactif majeur du cannabis lui-même, ndlr], tels que le HHC (hexahydrocannabinol] ou le THCP [tetrahydrocannabiphorol] , qui ont été interdits".

Ce nouveau produit comporte de nombreux dangers comme le précise le docteur Magny : "Il y a un risque de toxicologie, on va dire aigu, avec des effets cliniques tels que de l'agitation, de la confusion et de la tachycardie aussi. Cela peut même aboutir à une hospitalisation. Les services de réanimation avec lesquels nous travaillons ont déjà pris en charge ce type de patients."

Une drogue accessible sur internet

La principale problématique que pose le "PTC", c'est que, contrairement à d'autres drogues, il est accessible : "Ça peut s'acheter assez facilement sur Internet. Il y a même des gens qui expérimentent et qui font les apprentis chimistes à acheter les poudres et à les solubiliser dans les liquides de cigarettes électroniques qu'ils ont achetés dans un magasin de proximité.", ajoute le spécialiste en toxicologie. 

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Une des lycéennes qui a vapoté cette drogue en Ardèche, raconte les symptômes : "Quand on a découvert qu'il y avait du PTC, au début, personne n'a fait de malaise. Après, un ami est monté voir la vie scolaire et là, ils ont dit qu'il fallait appeler les pompiers. Quand on voyait des amis qui tremblaient, qui n'étaient pas très bien, on se dit, dans 30 jours, ils ne sont plus là, est-ce qu'ils vont guérir ? Mais maintenant, ils vont bien."

Les gendarmes ont perquisitionné le lycée

Tous les lycéens hospitalisés ont pu rentrer chez eux. Des perquisitions ont eu lieu dans l'internat de ce lycée professionnel. Les gendarmes cherchent à savoir comment cette drogue de synthèse est arrivée dans les cigarettes électroniques de ces lycéens. Des jeunes qui, malgré tout ce qui s'est passé, n'ont eu aucune explication, ni dialogue avec leur professeur ce matin.