Si le printemps est synonyme de retour des beaux jours, il est aussi accompagné de l'arrivée des pollens. Selon le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA), près de 25% de la population française souffre d'allergie respiratoire.
Les symptômes vont de la gorge qui gratte à la crise d'asthme, en passant par les éternuements, les yeux qui démangent et qui deviennent rouges, une sensation de sable dans les yeux et le nez bouché.
Selon Samuel Monnier, responsable de la communication du Réseau National de Surveillance Aérobiologique, interrogé par RTL, "il y a de plus en plus de personnes allergiques aux pollens". Les personnes qui y étaient déjà sensibles sont également plus affectées. Plusieurs raisons expliquent ce phénomène : la pollution, le changement climatique et la crise de la Covid-19.
La pollution atmosphérique est un élément aggravant les allergies aux pollens. Selon Samuel Monnier, la pollution a trois effets sur "l'allergénicité" des pollens. Tout d'abord, la pollution atmosphérique provoque une hausse de CO2 dans l'air. Les plantes se développant notamment grâce au CO2, prolifèrent, ce qui conduit à une plus forte concentration de pollens dans l'air. Samuel Monnier a expliqué à RTL que "des études ont montré que plus la concentration de CO2 était élevée, plus les plantes se développent."
La pollution atmosphérique a aussi un impact sur les grains de pollens. "La paroi des grains est totalement modifiée par la pollution. Ils libèrent donc beaucoup plus de protéine allergisante" explique Samuel Monnier. Ce dernier fait également référence au fait que la pollution abime les voies respiratoires, ce qui les rend plus sensibles aux pollens.
Le changement climatique aurait aussi un fort impact sur les allergies aux pollens. Selon une étude du RNSA, la hausse des températures et de l'ensoleillement, ainsi que la baisse des précipitations, entrainent une hausse de la concentration de pollens.
Cette étude précise que la hausse des températures, associée à la hausse de la concentration de CO2 dans l'air, entraine une plus forte sévérité des épisodes allergéniques ainsi qu'une hausse de la fréquence des épisodes allergéniques.
Samuel Monnier explique par ailleurs à RTL que certaines espèces de plantes se développent aujourd'hui dans des endroits où les températures ne leur permettaient pas de pousser avant les hausses de températures. Il met en avant le cas de l'ambroisie, qui est une plante "que l'on ne retrouvait pas après 400 ou 500 mètres d'altitude, alors qu'on les y retrouve aujourd'hui".
La crise de la Covid-19, qui a notamment provoqué des confinements, couvre-feu et port du masque, a eu un effet aggravant sur la sensibilité des personnes allergiques aux pollens. Tout d'abord, Samuel Monnier explique que, à l'image de la pollution, une infection au coronavirus affaiblit les capacités pulmonaires et respiratoires, ce qui provoque une sensibilité accrue aux différents pollens.
Samuel Monnier précise tout de même que, lors du premier confinement, plus respecté que les autres, le nombre de personnes souffrant d'allergies a diminué "parce qu'on sortait beaucoup moins".
Le responsable de la communication au RNSA explique également que le port du masque a aidé à limiter les effets des pollens. "Le virus est plus petit que les grains de pollens, donc ils ne passent pas à travers le masque" souligne-t-il, ajoutant que certaines personnes "gardent le masque dehors pour se protéger, même si ce n'est plus obligatoire", bien que ce soit "très inconfortable d'éternuer ou de tousser dans son masque".
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