On peut ingérer un dérivé de pétrole sans le savoir. Ce dérivé du pétrole, c’est l’hexane. On en parle actuellement car un député MoDem du Loiret, Richard Ramos, a déposé une proposition de loi pour l’interdire si sa dangerosité est démontrée. Une commission d’enquête parlementaire est aussi lancée.
L’hexane est utilisé comme solvant pour faciliter l’extraction d’huile végétale à partir de graines de colza, de tournesol ou de soja. Il sert aussi au processus de fabrication du beurre de cacao, de margarines, de produits protéinés au soja, de laits infantiles ou encore dans la nourriture animale. Conséquence : des traces d’hexane se retrouvent dans nos assiettes.
Ce n’est pas un produit nouveau. On peut l’utiliser en Europe depuis 2009. Il est exploité depuis longtemps dans l’industrie agro-alimentaire. Pour protéger le consommateur, des seuils ont été imposés en fonction des aliments. Par exemple, un milligramme par kilo d’huile ou de beurre de cacao. Le problème, c’est que ces limites fixées sont considérées comme insuffisantes par l’Autorité européenne de sécurité des aliments. En septembre dernier, elle a alerté sur la nécessité de réévaluer ce produit.
Aucune étude ne montre d’effet sur la santé quand l’hexane est ingéré en de très petites quantités. Mais une exposition régulière et prolongée pourrait endommager le système nerveux. Elle pourrait aussi affecter le système hormonal. Pour l’instant, on ne peut pas dire qu’il n’existe aucun risque pour la santé avec les limites de sécurité actuelles basées sur des études anciennes. L’enjeu est donc de savoir si les résidus d’hexane qu’on peut retrouver dans nos assiettes sont dangereux pour l’Homme et à partir de quelle concentration. D’autant qu’actuellement, le consommateur ne sait pas où il se trouve. Il n’est pas informé de son utilisation.
L’hexane est un solvant alimentaire qui est utilisé pour la production de certains aliments. Il n’est pas considéré comme un ingrédient, mais comme un auxiliaire technologique. Sa présence n’est jamais mentionnée. Il n’entre pas dans la composition des aliments et n’apparaît pas sur les étiquettes des produits alimentaires.
Alors, que peut-on faire pour y être moins exposé ? Si son porte-monnaie le permet, la meilleure façon de ne pas y être exposé, c'est de consommer des aliments bios car l’hexane est interdit dans leur processus de fabrication. On peut aussi privilégier les huiles végétales vierges extraites par pression et non par solvant, comme l’huile d’olive. Enfin, on peut également recommander de varier le plus possible son alimentation afin de réduire la possibilité d’y être exposé.
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