Agitée et très diminuée physiquement, elle remonte la pente grâce à l'intuition de son médecin

Lorsque cette patiente de 80 ans arrive pour la première fois dans son service, un jour d'été, François Maréchal voit une personne très angoissée, qui réalise des mouvements anormaux des bras et des jambes. Elle semble amaigrie et a du mal à s'exprimer. "Ses mouvements ressemblaient à la danse tektonik. J'ai tout de suite été très inquiet, parce que tous ces signes nous font penser à pathologie infectieuse grave ou à un cancer", raconte le médecin dans Symptômes.

François Maréchal est gériatre et chef de service à l'hôpital Nord-Ouest de Villefranche-sur-Saône. Avant cette première rencontre, une équipe mobile s'était déplacée au domicile de la patiente pour recueillir les premières informations. "Cette dame avait des antécédents de dépression. Elle a tout de suite rencontré la psychologue du service."

Le gériatre et ses équipes réalisent un bilan complet. Ils soupçonnent une pathologie neurodégénérative, mais un premier scanner écarte cette hypothèse.

On a retrouvé des lésions au niveau des poumons qui pouvaient être compatibles avec une tuberculose

François Maréchal

Un second scanner est effectué, cette fois-ci sur l'ensemble du corps, pour vérifier la présence d'un cancer. En parallèle, l'équipe vérifie la présence d'infection par des prélèvements sanguins et urinaires. "Sur le scanner, on a retrouvé des lésions atypiques au niveau du sommet du poumon gauche, qui pouvaient être compatibles avec une éventuelle tuberculose", explique François Maréchal.

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Même si elle est rare en France, la tuberculose peut survenir chez des personnes qui vivent dans des conditions précaires. C'est une maladie très contagieuse, même si les symptômes mettent parfois plusieurs années avant d'apparaître. "On isole la patiente. C'est très éprouvant pour elle, les visites sont réduites, et toujours avec un masque FFP2. Cela empêche de lire les émotions, de créer du lien", souligne François Maréchal.

On est très inquiets, les choses ne se passent pas comme prévu

François Maréchal

La famille, avec qui les médecins sont en contact, s'inquiète. L'état de la patiente se dégrade, elle a du mal à marcher. "Nous aussi, on est très inquiets. Les choses ne se passent pas comme prévu." La tuberculose est pourtant écartée au bout de deux semaines. François Maréchal est dans le doute, il n'a plus d'autres hypothèses. "On avait rien d'autre à se mettre sous la dent, alors on a fouillé le dossier médical."

Il a l'idée de vérifier les médicaments prescrits à sa patiente. Dans le même temps, son équipe retrouve un vieux scanner, datant de 2015. Et ce qu'ils découvrent vont les mettre sur une nouvelle piste…