Zemmour : Le Pen dénonce des propos "excessifs" mais fustige la "France des Bisounours"
INVITÉE RTL - Une enquête a été ouverte pour "provocation à la haine raciale" contre Éric Zemmour qui a qualifié "tous" les mineurs migrants de "voleurs", "assassins" et "violeurs".

Après une cascades de réactions et l'annonce de plusieurs plaintes, le parquet de Paris a décidé d'ouvrir une enquête notamment pour "provocation à la haine raciale" contre le polémiste Éric Zemmour qui a qualifié "tous" les mineurs migrants de "voleurs", "assassins" et "violeurs".
Lors d'une émission sur CNews, consacrée à la question des mineurs isolés après l'attentat devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, Éric Zemmour a déclaré : "Ils n'ont rien à faire ici, ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c'est tout ce qu'ils sont, il faut les renvoyer et il ne faut même pas qu'ils viennent".
Selon Marine Le Pen, "chacun va admettre que ce propos est évidemment excessif". Invitée au micro de RTL, la présidente du Rassemblement national pose ensuite la question : "Est-ce que ça mérite d'être traîné devant un tribunal ? (...) Je plaide aussi pour la liberté d'expression. Selon la Cour européenne des droits de l'Homme, c'est la liberté de choquer et même de blesser. Si elle ne s'exprime pas sur des propos qui choquent ou qui blessent, alors elle n'existe pas".
Chacun est libre d'être choqué par les propos d'Éric Zemmour
Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national
La présidente du Rassemblement national fustige une "France de Bisounours où il n'y a plus de débat ? Où nous sommes tous d'accord ? Où vous allez imposer les censures du débat ? Chacun est libre d'être choqué par les propos d'Éric Zemmour (...) La totalité des Français savent que jamais un groupe n'est constitué de voleurs, de violeurs ou d'assassins".
Marine Le Pen fait référence à l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'Homme. À plusieurs reprises, elle a été amenée à rendre "des arrêtés favorables à la liberté d'expression des journalistes au détriment de 'sentiments' de la population ou des États"; explique Le Monde dans un article datant de 2006. "La liberté d'expression constitue l'un des fondements essentiels d'une société démocratique (...) Elle vaut non seulement pour les informations ou les idées accueillies avec faveur, ou considérées comme inoffensives ou indifférentes, mais aussi pour celles qui heurtent, choquent ou inquiètent l'État ou une fraction quelconque de la population", peut-on lire dans l'un de ces arrêtés.
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