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Séparatismes : ce qu'il faut retenir du discours d'Emmanuel Macron

ÉCLAIRAGE - Emmanuel Macron a annoncé ce vendredi 2 octobre la présentation le 9 décembre prochain en Conseil des ministres d'un projet de loi sur les séparatismes.

Emmanuel Macron le 2 octobre aux Mureaux (Yvelines) présente le projet de loi contre les séparatismes
Emmanuel Macron le 2 octobre aux Mureaux (Yvelines) présente le projet de loi contre les séparatismes
Crédit : Ludovic MARIN / POOL / AFP
Séparatismes : ce qu'il faut retenir du discours d'Emmanuel Macron
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Paul Turban

Le président de la République a prononcé depuis les Mureaux, dans les Yvelines, un long discours sur les séparatismes, et particulièrement le séparatisme islamiste radical. Pendant une heure, Emmanuel Macron a annoncé un certain nombre de mesures, qui feront l'objet d'un projet de loi présenté le 9 décembre prochain en Conseil des ministres

Dans son allocution, le chef de l'État s'est longuement étendu sur l'islamisme radical. "Nous devons nous attaquer au séparatisme islamiste", a-t-il déclaré dès le début de son discours. Il a pour cela plaidé pour la naissance d'un "islam en France, un islam des Lumières", libéré des influences extérieures. 

Emmanuel Macron a présenté son projet suivant cinq axes : les services publics, les associations, les écoles, l'indépendance de l'islam en France et l'amour de la République qui doit être retrouvé. RTL.fr résume pour vous les principales annonces du président. 

1. Une neutralité du service public renforcée

Le premier axe, la neutralité des services publics renforcée, s'articule autour de deux grandes mesures. L'obligation de neutralité est étendue aux salariés des entreprise délégataires de services publics. Ainsi, les conducteurs de transports publics ne pourront plus porter de signes religieux ostentatoires. 

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Autre mesure allant dans ce sens, les préfets pourront suspendre des actes municipaux, voire se substituer aux élus municipaux si des mesures ne respectant pas les valeurs de la République sont mises en place, comme l'existence de "menus confessionnels à la cantine" ou des horaires différenciées à la piscine. 

2. Un encadrement des associations plus strict

Emmanuel Macron a dénoncé que des associations, sous couvert d'activités sportives, culturelles, linguistiques ou de bienfaisance, profitent de leur rôle pour diffuser des idéologies séparatistes. Toute association qui obtiendra une subvention publique devrait signer une charte de la laïcité. En cas de non-respect de ses engagements, l'association devra rembourser les fonds publics obtenus. 

De plus, les motifs de dissolution d'associations en Conseil des ministres vont être étendus à "l'atteinte à la dignité de la personne" ou encore la "pression psychologique ou physique". 

3. Un retour de tous à l'école de la République

Emmanuel Macron s'est longuement étendu sur le sujet de l'école, car "la République résistera par l'école à ceux qui veulent la combattre", selon lui. L'instruction à l'école sera obligatoire à partir de 3 ans et l'instruction à domicile "strictement limitée" pour lutter contre les déscolarisations d'enfants. 

Les contrôles vont être renforcés dans les écoles hors-contrat, avec des fermetures administratives qui seront ordonnées "lorsqu'elles s'imposent". Le président de la République a aussi rappelé la suppression des enseignements langues et cultures d'origine (ELCO) au profit d'un enseignement mieux encadré. 

4. La création d'un "islam en France, islam des Lumières"

Avouant avoir renoncé à un modèle "concordataire", le président de la République a insisté sur la nécessité d'organiser "l'islam en France", et non un islam de France. "Nous allons nous-mêmes former nos imams et nos psalmodieurs", a affirmé le chef de l'État. 

Pour cela, le Conseil français du culte musulman (CFCM) va être chargé de "labelliser des formations, certifier des imams et éditer une charte qui entraînera la révocation des imams si elle n'est pas respectée". Cette mission sera financée par une "structuration des financements du hajj", le pèlerinage à la Mecque.

Pour limiter les financements extérieurs et les influences radicales, les mosquées vont être invitées à passer sous un statut semblable à celui prévu par la loi de 1905 (sur la séparation des Églises et de l'État), qui présente un cadre fiscal avantageux et prévoit un contrôle strict, notamment des comptes. Les contrôles seront renforcés pour les mosquées qui garderaient un statut loi de 1901 (sur les associations). 

Enfin, Emmanuel Macron a annoncé un investissement de 10 millions d'euros dans la Fondation de l'islam de France qui présente la culture musulmane, la création d'un "institut scientifique d'islamologie" et des postes supplémentaires dans l'enseignement supérieur pour "faire émerger une meilleure compréhension de l'islam" en France. 

5. La promotion de l'amour de la République

Emmanuel Macron a rappelé un certain nombre de mesures du gouvernement destinées à susciter "l'espoir de l'émancipation" qui doit renforcer l'amour pour la République. De nouvelles mesures contre le racisme et l'antisémitisme seront annoncées "durant l'automne". Une partie du plan de relance sera destinée aux quartiers. 

La France a des "traumatismes toujours pas réglés" avec son passé colonial, selon Emmanuel Macron. Il a donc rappelé les efforts qui sont les siens pour "apaiser les mémoires". "Il nous faut faire un travail d'historiographie et de mise à plat de notre histoire. J'ai confié le début de cette mission à Benjamin Stora", a-t-il rappelé. 

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