L'affaire Lambert et ses allers-retours n'en finissent pas de secouer notre société. Et, bien sûr, le sujet s'est invité dans la campagne électorale qui s'achève cette semaine. Chacun y est allé de son petit couplet. Est-ce opportun ?
Que l’on exprime des convictions, ça se respecte, que l’on surfe sur une actualité particulièrement douloureuse, c’est indécent. Et par exemple quand j’entends le Rassemblement national ou Les Républicains demander au président d’intervenir, je me pince pour y croire ! Pardon mais, je ne voudrais pas qu’un président ait droit de vie ou de mort sur moi ! C’est du grand n’importe quoi !
Dans une affaire comme celle-là, qui est à la fois un drame humain et un drame familial, on n’a pas besoin que le politique vienne échauffer les esprits. Ils le sont suffisamment. Il n’y a qu’à voir toutes ces outrances : l’avocat des parents qui parle de "remontada". Mais quel malaise !
La mère de Vincent Lambert qui avait qualifié de "nazis" les médecins de l’hôpital de Reims qui avaient engagé l’arrêt de l’alimentation... L’amour d’une mère s’entend, le chagrin s’entend, mais les mots un sens quand même. C’est pour ça que lorsque le sujet est aussi passionnel, conflictuel, et aussi intime, un sujet qui mêle à la fois la morale, l’éthique, la religion, la peur, les doutes et l’inconnu, il faut se garder d’en rajouter. Et de polémiquer, dans une fin de campagne.
Un peu de dignité, ça ne fait pas de mal. Pourtant, c'est un sujet dont il faudra débattre encore. On voit bien que la loi Clayes-Leonetti est sans cesse interrogée. Sachant qu’il n’y aura jamais de consensus sur les sujets de fin de vie, d’euthanasie, de suicide assisté, d’arrêt de traitement… On ne peut pas être objectif sur ces sujets-là.
Mais, ce qu’on peut faire en revanche, par la loi, c’est tenter d’apaiser ces situations. Il est prévu de débattre d’une nouvelle loi de Bioéthique dans le courant de l’année. C'est peut-être le moment de s’inspirer de ce que fait la Belgique sur ces questions-là.
En Belgique, il y a 3 lois différentes, sur l’euthanasie, sur les soins palliatifs et sur les droits du patient, qui font que la parole circule mieux entre les parties prenantes. C'est presque du cas par cas. Puis, il y a une hiérarchie dans la décision, c’est d’abord le conjoint, puis les enfants s’ils sont majeurs, puis les parents.
Sans aller jusqu’à modifier la loi, on pourrait aussi faciliter "les directives anticipées"
Alba Ventura
Mais, vous savez, sans aller jusqu’à modifier la loi, on pourrait aussi faciliter ce que l’on appelle "les directives anticipées", autrement dit "rédiger son testament". Il n’y a que 10% des Français qui le font. Comme je vous le disais, il y aura toujours ceux qui considèrent que la vie est intouchable, et que l’on ne doit pas supprimer la vie, quoiqu’il arrive. Et puis, ceux qui considèrent que l’on ne doit pas s’acharner.
Il y a ceux qui estiment que l’on doit pouvoir mourir dignement et ceux qui estiment qu’il est indigne de mettre fin à la vie. Et bien, dire quelles sont mes volontés, laisser des consignes, désigner celui ou celle qui pourra décider si on ne peut plus le faire, c'est une démarche que l'on fait pour soi. Mais on le fait aussi pour les autres. Pour éviter de se déchirer, pour éviter les outrances, comme se croire dans un match de foot alors qu’il s’agit de la vie d’un homme.
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