L'exercice était annoncé comme périlleux. François Hollande a passé son grand oral de mi-mandat sur RTL et TF1, jeudi 6 novembre dernier, pour faire le bilan de la première moitié de son quinquennat et annoncer les orientations prévues pour la suite.
François Hollande a choisi de répondre directement aux questions des Français. Et pour cause, ces derniers estiment majoritairement que le chef de l'État a échoué dans trois grands domaines d'action qui sont l'emploi, la politique familiale et la fiscalité, selon un sondage Odexa. À cela s'ajoute, le ras-le-bol fiscal. Un précédent sondage daté de septembre révélait que 84% des personnes interrogées partagent ce sentiment.
Après avoir répété qu'il n'y aurait plus de hausses d'impôts supplémentaires, Manuel Valls a annoncé plusieurs mesures de baisse d'impôts, notamment la suppression de la première tranche de l'impôt sur le revenu. L'avis des Français semble être sans appel, puisqu'ils sont 71% à souhaiter que le Premier ministre prenne en main la direction du pays jusqu'à la fin du quinquennat.
Pour notre éditorialiste Alain Duhamel, "il y a déjà eu des présidents impopulaires avant François Hollande, mais pas avec autant d'intensité et de violence". Un rejet comme celui vécu par François Hollande n'a pas eu lieu depuis 1958". La communication du Président est la plus mauvaise depuis le début de la Ve République. "Les Français pourraient être arrivés à un point de non-retour. Ils leur faut un bouc-émissaire et c'est François Hollande", ajoute-t-il.
Mais comment expliquer la différence de popularité entre le Président et Manuel Valls ? "C'est un choix par défaut. François Hollande est bas dans les sondages, que face à n'importe qui, il perd le duel. Manuel Valls donne l'impression d'être un travailleur audacieux et réformateur", analyse notre journaliste politique Yaël Goosz.
"François Hollande n'a jamais été Président et ne le sera jamais", estime Éric Zemmour. À ses yeux, il n'est qu'un Premier ministre […], un chef de parti, un communicant et un manipulateur de journalistes". Éric Zemmour estime donc que François Hollande vit dans le déni car il pense être rejeté "parce que la chance ne lui a pas souri". Ainsi, il n'oserait pas annoncer un retour possible de la croissance en France. "Il est comme ce Pierre qui a trop crié au loup que plus personne ne croit lorsque le loup arrive", ajoute-t-il.
À la veille de l'interview de François Hollande, Yves Calvi espère comprendre si le Président est "bien conscient de l'état dans lequel se trouve le pays". L'enjeu est de taille pour François Hollande qui devra répondre à "la peur de l'avenir que ressentent les Français quand ils se préparent aux années qu'ils ont devant eux", à en croire Yves Calvi.
C'est le Jour J et le bilan décevant de cette première partie de mandat, poursuit François Hollande. Sur le plan économique, notamment, où quasiment tous les voyants sont au rouge. En deux ans et demi d'exercice, la croissance est nulle, les impôts ne cessent d'augmenter et le déficit public continue de se creuser, estime François Lenglet.
Face à Thierry Demaizière, Gilles Bouleau, Yves Calvi et aux quatre Français choisis par la production, François Hollande défend son action et se permet même quelques annonces. Le président de la République annonce notamment la mise en place de contrats aidés pour les seniors, la candidature de Paris pour la l'Exposition universelle de 2025 et se dit favorable à celle du Grand Paris pour les Jeux Olympiques d'été en 2024.
Hassan Hammou, l'un des citoyens qui a interrogé le Président se dit néanmoins convaincu par les réponses du chef de l'État.
Mais il n'en va pas de même pour la majorité des Français. Le lendemain de son grand oral, les critiques vont bon train. 78% des personnes interrogées par l'institut de sondage Odoxa estiment en effet que le président n'a pas convaincu lors de son passage à la télévision
Pour l'éditorialiste Alba Ventura, "François Hollande a fait ce qu'il a pu", même si le face à face avec les Français n'a pas forcément convaincu. Au grand dam de l'Élysée qui comptait dessus pour renouer le fil avec les citoyens.
"Il y a eu des moments de fuite et des moments de démonstration d'impuissance sur le chômage, sur la fiscalité ou, par exemple, lorsqu'il fait l’éloge du contrat de génération, qui est un échec total. Face aux Français, ce n'était pas un moment désagréable, c'était même assez gentil", note Alba Ventura.
Dernier intervieweur du Président, le journaliste Yves Calvi affirme avoir senti chez François Hollande l'envie de signer pour un nouveau quinquennat.
Qu'ont Alain Juppé, Nicolas Sarkozy ou Manuel Valls en commun ? Tous "feraient mieux" que François Hollande en tant que président de la République aux yeux des Français. C'est le résultat d'un sondage Odoxa pour iTélé publié samedi. Seule Marine Le Pen est placée en retrait du Président dans cette étude.
Invitée du Journal Inattendu de RTL, la comédienne Barbara Schulz, qui a vécu trois ans aux États-Unis, entre le départ de Nicolas Sarkozy et l'arrivée de François Hollande, se dit déçue par François Hollande. "Je me demande qui le conseille, j'ai envie de le coacher, de lui dire 'si tu veux rassurer la France et les Français il faut les regarder droit dans les yeux'", a-t-elle expliqué. Selon elle, "il parle comme s'il était candidat et qu'il proposait une l'alternative, mais c'est lui qui est en place".
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