Entre la France et la Turquie, le torchon brûle. Ce dimanche 25 octobre encore, le président turc Recep Tayyip Erdogan a renouvelé ses attaques de la veille à l'encontre d'Emmanuel Macron, l'invitant à faire examiner sa santé mentale. Des attaques qui persistent malgré les mises en garde d'Emmanuel Macron, qui a rappelé son ambassadeur à Ankara, une première dans les relations diplomatiques franco-turques.
Si ces relations vont de mal en pis ces dernières semaines, c'est parce que plusieurs dossiers opposent les deux hommes depuis un certain temps. "Ne cherchez pas querelle au peuple turc, ne cherchez pas querelle à la Turquie", avait lancé Recep Tayyip Erdogan dans un discours télévisé à Istanbul début septembre à l'intention d'Emmanuel Macron.
Un avertissement qui faisait suite à des critiques de la France sur l'intervention turque en Méditerranée orientale. Dans le cadre du conflit entre la Turquie et la Grèce à propos de l’exploitation pétrolière en Méditerranée, la France avait intensifié sa présence militaire dans cette zone, en soutien au gouvernement grec. Le président français et ses six homologues du sud de l'Union européenne avaient exhorté la Turquie à cesser sa politique de "confrontation" en Méditerranée orientale.
Ces attaques sur la "santé mentale" d'Emmanuel Macron par son homologue turc sont apparues dès samedi 24 octobre. Le président turc a vivement critiqué l'attitude d'Emmanuel Macron envers les musulmans. "Tout ce qu'on peut dire d'un chef d'État qui traite des millions de membres de communautés religieuses différentes de cette manière, c'est : allez d'abord faire des examens de santé mentale", a-t-il déclaré. Une réponse à la volonté d'Emmanuel Macron de ne pas renoncer "aux caricatures, aux dessins", a-t-il dit lors d'une cérémonie d'hommage à Samuel Paty.
Il y a près d'un an, en décembre 2019, les dirigeants des pays de l'OTAN se sont réunis et déjà, la rencontre Macron/Erdogan s'était avérée très tendue, les deux hommes en sont même arrivés à échanger des insultes. Le président turc n'avait pas apprécié les critiques d'Emmanuel Macron au sujet de l'OTAN qu'il avait qualifiée en état de "mort cérébrale". Erdogan avait alors à son tour jugé le président français "en état de mort cérébrale" et l'accusait de "parrainer le terrorisme".
En juillet dernier, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a exprimé ses préoccupations sur la question du conflit en Libye et ses inquiétudes sur l'attitude de la Turquie à ce sujet. En effet, le ministre avait déjà condamné auparavant le soutien militaire de la Turquie, au gouvernement d'union nationale libyen (GNA). Emmanuel Macron lui-même a dénoncé "la responsabilité criminelle" d'Ankara dans le conflit libyen. La Turquie est notamment accusée de violer l'embargo sur la vente d'armes en Libye.
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