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"Sur un appartement de 25 m², il me restait 2m² juste pour dormir" : atteint du syndrome de Diogène, il raconte 8 années d'encombrements extrêmes

Maniaque dans sa jeunesse, Sébastien a sombré dans le syndrome de Diogène après une dépression. Pendant huit ans, il s'est isolé, vivant dans un appartement totalement encombré, au point de ne plus pouvoir en franchir les pièces.

L'appartement d'un homme atteint du syndrome de Diogène (image d'illustration).

Crédit : Arnaud Chochon / Hans Lucas via AFP

Atteint du syndrome de Diogène, il s'est battu pendant 8 ans pour en sortir

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Eugène Duval

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D'un ancien maniaque, Bastien est devenu un "accumulateur compulsif", au point de ne plus pouvoir se déplacer librement dans son appartement. Au micro de Faustine Bollaert, il raconte 8 années de combat pour se sortir d'un trouble du comportement terriblement ravageur : le syndrome de Diogène. 

Obligé d'abandonner son travail de rôtisseur à cause de problèmes d'alcool, Bastien se retrouve "du jour au lendemain, isolé". Il l'est encore un peu plus, quand, dans la foulée de ce premier évènement, sa compagne le quitte. Chômeur et célibataire, Bastien se cherche des passe-temps pour écouler ses journées et s'éloigner de l'alcool. Il développe ainsi un nouvel hobby : "dès que je vois un objet dans la rue que j'estime encore viable ou qu'il est possible de récupérer pour en faire quelque chose, je le prends", se souvient-il sur RTL.

Si l'intention est louable, Bastien surestime quelque peu ses capacités. Affaibli par sa dépendance à l'alcool, il n'est pas en mesure de retaper ses nouvelles trouvailles. Et celles-ci finissent par s'accumuler dans son logement. Jour après jour, les objets s'empilent, s'entassent un peu plus, jusqu'à brider sa liberté de circulation, et ça, dans son propre appartement ! Face à cette montagne de bric-à-brac, Bastien ferme les yeux, nie la réalité. Il ne le sait pas encore, mais ce qu'il prend pour de la simple fénéantise est en réalité une maladie : le Syndrome de Diogène, qui se déclenche après "un choc psychologique ou émotionnel", explique Pierre Ludoski, fondateur de l'association "Survivre à l'insécurité", lui aussi invité de l'émission Un jour, une vie

1m20 d'objets et de déchets

Bastien rentre alors dans une spirale infernale. Jusqu'à ce que se dressent, face à lui, des années d'empilement, "1m20 partout" de stockage compulsif. Un appartement transformé en véritable scène de guerre : "Accessibilité à la cuisine, impossible. Il y a un meuble qui s'est écroulé, il y avait trop de choses à l'intérieur, trop de poids", décrit-il. Face à ce massacre désolant, Bastien décide un matin, dans "un moment de lucidité", d'enfin réagir.

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Et dire qu'il part de loin est un doux euphémisme. "Sur un appartement de 25 m², il me reste 2m² sur sur lesquels je dors, raconte-t-il, avant d'ajouter : je mange dans des barquettes, je mange directement dans des boîtes de conserve". Sa cuisine n'est en réalité plus accessible physiquement.  

En quête d'une solution pour nettoyer son appartement, Bastien se tourne vers des "débarrasseurs de l'extrêmes". Mais leurs services ne lui conviennent pas : "La solution qui m'est proposée par téléphone, c'est toujours la même. Est-ce qu'on peut mettre une benne en bas de chez vous ? Pour moi, c'est hors de question. Je ne veux pas vivre une humiliation. Je ne m'en remettrai pas".

L'accumulateur compulsif contacte alors une association. "On me dit : 'le président de l'association peut se déplacer pour venir à votre rencontre'". Ce que Bastien accepte. Après une première entrevue, puis quelques autres rendez-vous, pour établir un plan, et des heures de labeur, son appartement est de nouveau habitable ! "Pour la première fois en dix ans, mes fenêtres et mes volets étaient ouverts. Les stores étaient enfin ouverts après des années dans le noir", conclut-il.

Aujourd'hui, Bastien a réussi à s'émanciper définitivement de son trouble du comportement extrêmement destructeur, mais cela n'a pas été simple : "ça a été très dur. Je savais que je m'étais fin à la souffrance que j'avais vécue mais qu'il allait falloir encore que je sois extrêmement strict avec moi-même. Parce que j'avais acquis cette déviance".

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