Nous avons tout lu et tout entendu sur la meilleure manière de faire baisser l'abstention. Il y a des solutions techniques, comme le vote électronique, des solutions institutionnelles, comme un changement de mode de scrutin, et des solutions politiques pour redonner envie de voter.
Il faut faire probablement tout ça à la fois, mais cela restera insuffisant tant qu'on aura pas réussi à répondre à une question : pourquoi les électeurs boudent-ils les urnes ? Une question où, la encore, il y a quasiment autant d'analyses que de spécialistes électoraux. Et là aussi, ils ont tous probablement une part de l'explication.
Brice Teinturier, le directeur général délégué de l'institut IPSOS, avait bien décrit il y quelques années l'émergence du phénomène du "plus rien à faire, plus rien à foutre", ceux qui ne participent plus au système démocratique avec un vote. Leur colère devient de l'indifférence. Incontestablement, il y en a de plus en plus.
Cela ne veut pas dire qu'il y a un désintérêt définitif pour la politique et la chose publique. Les jeunes peuvent s'impliquer dans de causes et la colère populaire s'est elle retrouvée, par exemple, dans les gilets jaunes.
La période que nous avons vécue, où la vie collective a été réduite à pas grand chose a peut-être accéléré le phénomène de l'abstention. Réfugiés chez nous, nous sommes moins concernés par la vie collective. Nous pourrions alors nous dire que le désintérêt n'est que transitoire. L'élection reine, la présidentielle, qui concentre toute l'attention sur un seul élu est peut-être la plus simple. Elle retrouvera sans doute des électeurs, près de huit français sur dix jusque-là.
Mais depuis dimanche dernier, le 20 juin, nous ne sommes sûrs de rien. "Aujourd'hui, le pays est ailleurs, m'a expliqué ce jeudi une ministre, il faut ressaisir ce qu'il attend". Pour l'instant, le débat politique et son traitement médiatique n'offrent pas grand chose qui pousse à s'intéresser à l'offre politique. Les invectives, les caricatures, l'émotion pure : rien de tout cela ne répond vraiment aux attentes des électeurs.
Le défi est donc bien chez les politiques et pas dans les méthodes de vote. Il vaudra pour tous, pour lutter contre l'abstention, ils devront répondre à une question : pourquoi aller voter pour eux ? Quel espoir, qui n'a pas toutes les chances d'être déçu, offrent-ils ? C'est quand nous aurons la réponse que l'abstention baissera. L'abstention n'est pas une fatalité.
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