Les régionales ou rien. Le scrutin a fait l'objet de moultes discussions sur leur maintien ou leur report, par rapport à la situation sanitaire. Après avoir consulté les maires, Jean Castex a décidé de maintenir les élections régionales, mais de les décaler d'une semaine. Les électeurs seront donc appelés aux urnes les 20 et 27 juin, au lieu des 13 et 20 juin.
Les considérations sanitaires ont rapidement laissé la place à la politique. Le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand souhaitait leur report car la crise sanitaire "profite aux sortants", estimait-il. La liste des présidents de région sortants compte un candidat officiellement déclaré Xavier Bertrand et une potentielle candidate Valérie Pécresse.
Deux adversaires de taille pour Emmanuel Macron, si le président de la République décide de se représenter en 2022. Conscients de cela, Xavier Bertrand et Valérie Pécresse nationalisent les élections régionales.
Défaite égale "fin de carrière politique" ? Valérie Pécresse l'évoque sans détour. Si la présidente de la région Île-de-France - dont la candidature aux régionales ne fait plus aucun doute - ne remporte pas le scrutin, cela "sonnerait la fin de (sa) carrière politique".
"Ce rendez-vous des régionales est un rendez-vous très important avec mes administrés, je leur ai tout donné pendant cinq ans et donc ce sera à eux de décider quel est mon avenir politique", a expliqué l'ancienne membre des Républicains sur Franceinfo. Pour la possible candidate de la droite à la présidentielle de 2022, "si les Franciliens pensent que je peux être le rempart qui les protège, ils voteront pour moi, s'il pense que quelqu'un d'autre fera mieux le travail, à ce moment-là, ça sonnera effectivement la fin de ma carrière politique".
À un peu plus de deux mois des élections régionales, Valérie Pécresse dispose d'une large avance sur ses adversaires, selon un sondage Ipsos pour Le Parisien et Franceinfo. Au premier tour, l'ancienne membre des Républicains est créditée de 34% des voix. Soit le double du score de candidat du Rassemblement national Jordan Bardella qui arrive deuxième (17%). La candidate du Parti socialiste Audrey Pulvar arrive troisième avec 12%. Elle est suivie par Clémentine Autain (LFI/PCF), Julien Bayou (EELV-Génération.s) et Laurent Saint-Martin (LaREM) ex-aequo à 11%. Nathalie Arthaud (LO) et Alexis Villepelet (DLF) obtiendraient respectivement 2% des voix. Au second tour, Valérie Pécresse conserverait sa place dans tous les cas de figure, selon le sondage.
Dans les Hauts-de-France, Xavier Bertrand a aussi évoqué l'importance des élections régionales. Comme Valérie Pécresse, il avait indiqué le 2 avril dernier que s'il perdait lors du scrutin, "c'en sera terminé de (sa) vie politique". "Si six ans après (l'élection à la tête de la région, ndlr) je n'ai pas la confiance" des électeurs des Hauts-de-France, "je ne peux pas aller solliciter la confiance de 67 millions de Français", a-t-il expliqué sur Franceinfo.
Dans un entretien au Point, l'ancien ministre de la Santé et candidat à l'élection présidentielle assurait ne pas vouloir participer à une primaire de la droite et du centre. Pourquoi ? "Ma primaire, ça sera le scrutin régional des Hauts-de-France", répondait-il. Des propos déjà affirmés huit mois plus tôt auprès de Corse-Matin.
Selon un sondage Ifop-Fiducial pour Le Journal du Dimanche et Sud Radio, Xavier Bertrand serait le plus à même à droite de battre Marine Le Pen au second tour. Il est suivi par Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau. Ainsi, dans le cas de figure où ils concourraient au premier tour face, à gauche, à Jean-Luc Mélenchon (LFI), Anne Hidalgo (PS) et Yannick Jadot (EELV), Xavier Bertrand obtiendrait 16% des voix, Valérie Pécresse 11%, Laurent Wauquiez 7% et Bruno Retailleau 6%.
Commentaires