À l’heure où nous nous parlons, Jean Castex s’est réveillé dans un train de nuit qui est parti hier soir de Paris et qui n’est pas encore arrivé à sa destination : Nice.
Un voyage plein de symboles pour l’amateur de train qu’est le Premier ministre, qui rouvre une ligne abandonnée, pour l’aménagement du territoire, pour l’écologie, pour l’engagement financier de l’État. Et pour le nouvel ami de la majorité : le maire de Nice, Christian Estrosi a claqué la porte des Républicains il y a 15 jours et il va accueillir le Premier ministre pour un petit déjeuner.
Jeudi 20 mai, Jean Castex avant de prendre ce train a annoncé que la vaccination pour tous démarrerait plus tôt que prévu, dans 10 jours. Il l’a fait dans un centre de vaccination en Seine Saint Denis, sa 120ème sortie de Matignon au compteur. Généralement, croyez-en mon expérience, lorsqu’un entourage relève un compteur, c’est que l’homme politique concerné veut continuer de faire tourner le compteur. Le Premier ministre, c’est toujours bon de le faire savoir et veut rester à Matignon.
Parce qu’il a un double virage un peu serré à négocier. Une bonne nouvelle : le changement d’ambiance sanitaire et économique et une mauvaise nouvelle, la tôle politique qui arrive aux régionales, deux raisons qui vont amener le chef de l’État à remanier son équipe d’ici la rentrée.
Pour l’ambiance, un conseiller en communication très méchant m’a lancé : "Vous trouvez que Jean Castex a la tête d’un déconfineur ? Qu’il a la tête des jours heureux ?" Quelques-uns autour d’Emmanuel Macron ne sont pas très aimables non plus. "Entre ceux qui ne se remettront jamais d’avoir eu que des premiers ministres issus de la droite et ceux qui cherchent leur place dans la future équipe de campagne, les mauvaises langues sont connues et identifiées", assure un proche du chef de l’État.
Mais, ces mauvaises langues ont-elles une influence ? Sur Jean Castex, pas le moins du monde. Le Premier ministre semble totalement imperméable aux critiques, impossible à vexer. "Je suis au front", dit-il, "des balles, ça fait un moment que j’en prends". Il les prend de toute part pour Emmanuel Macron, tout en préservant sa bonne cote de confiance. Comme il n’affiche pas d’ambition politique, il y a toutes les raisons pour qu’il reste jusqu’à la fin du quinquennat. C’est le sentiment très partagé dans la majorité.
Les accords dans la douleur en région PACA ont été lancés par Jean Castex trop tôt et avec beaucoup de maladresse. Le Premier ministre assume de prendre des risques, presque une quinzaine de ministres pour que la majorité ne soit pas balayée dès le premier tour. Pour l’instant, notamment dans un sondage ce matin dans les Hauts de France, cela ne produit absolument aucun effet.
De là à purger ce mauvais moment des régionales avec un changement de Premier ministre ? Personne n’y croit vraiment dans les différents cercles autour d’Emmanuel Macron. Il y aura juste besoin d’un petit renouvellement de ministres parce que dans l’équipe gouvernementale pléthorique , explique un conseiller politique : "Il y en a qui sont fatigués et il y en a qui sont fatigants". Jean Castex peut encore dormir sur ses deux oreilles dans un train-couchette.
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