La manifestation du 19 mai 2021 des forces de police jette le trouble… Un trouble sur l’ordre républicain. C’est la police qui manifeste contre la justice, un pilier régalien contre un autre. Les discours des syndicats de policiers étaient sans ambiguïté, ni nuance. Ils veulent plus de sévérité et des peines minimales ou automatiques contre les agresseurs des forces de l’ordre.
Eric Dupond-Moretti, le ministre de la Justice a été hué pendant qu’il défendait tant bien que mal son institution devant les députés. Le message porté par les syndicats de policiers devant l’assemblée nationale était clairement adressé à ceux qui votent les lois et à ceux qui dirigent le pays. Une forme d’injonction virulente à agir.
Peut-on en déduire que tous les politiques présents dont le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin ont, de fait, soutenu ces demandes très politiques ? Oui, en toute connaissance de cause. Gérald Darmanin a fait un coup hier. Un coup dangereux… Il a fait corps avec ses fonctionnaires comme ne devrait pas le faire un ministre. Par sa présence, il se lie à leurs revendications alors qu’il est là pour arbitrer et les diriger.
"Être avec les policiers, ce n’est pas ça l’autorité", déplore un conseiller. La question de l’exécution des peines, de l’échelle des sanctions, des moyens, de la solidité des enquêtes…
Tout cela relève d’une responsabilité politique. Quant aux partis présents hier, les
élections approchent… Il y avait ceux qui avaient la trouille qu’on puisse leur reprocher d’être absent. Ceux qui sont aux abois politiquement et qui n’ont pas dit grand-chose. Et ceux qui comptent sur le vote des policiers : le Rassemblement National bien sûr. Ce sont d’ailleurs leurs idées principalement qui étaient reprises à la tribune.
"La période est très troublante", estime un conseiller. Alors qu’Emmanuel Macron a musclé son discours sur la sécurité, alors que la police comme la justice ont bénéficié d’augmentations de budget très importantes, il reste deux grandes frousses qui se mêlent : celle de passer pour des naïfs sur la sécurité (c’est Lionel Jospin en 2002) et celle de perdre le contrôle (vivre les manifestations sauvages de policiers la nuit comme sous François Hollande).
Sur le fond, que passera-t-il au prochain drame ? "C’est dangereux pour la démocratie quand on oppose l’institution policière et l’institution judiciaire", complète un conseiller de ministre. Eric Dupond-Moretti appelle ça "la même barque républicaine". L’un ne va pas sans l’autre ou alors c’est un autre système, un autre régime. La démonstration de force des forces de l’ordre traduit-elle la faiblesse de la justice ou la faiblesse du pouvoir ?
Seul Emmanuel Macron peut dissiper ce doute…
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