Les élections régionales et départementales seraient-elles menacées par le manque d’assesseurs ? Alors que le premier tour doit se tenir dans 19 jours, de nombreux maires s’inquiètent des conditions de la tenue du scrutin. En effet, en ouvrant la presse régionale, on trouve de nombreux articles avec toujours le même titre : "Mairie cherche assesseurs pour le scrutin du 20 et 27 juin".
Comme les élections régionales et départementales se déroulent le même jour, il y a un double vote et donc le nombre de personnel nécessaire dans les bureaux de vote est également doublé. La mobilisation générale n'est guère au beau fixe comme le souligne Le Monde qui explique qu'à Tours, sur les 600 assesseurs réclamés par les scrutins, la moitié n'a pas été trouvée.
Autre exemple, à Chambéry, les bureaux ont besoin de 148 assesseurs et seuls 15 ont répondu présent jusque-là. Plus la ville est importante, plus le déficit d’assesseurs, qui doivent être au moins deux par bureau de vote pour vérifier l’identité du votant, augmente.
Le code électoral prévoit que s'il n’y a pas d’assesseurs, ils seront désignés "parmi les électeurs présents sachant lire et écrire le français", selon l'ordre de priorité suivant : l'électeur le plus âgé, puis l'électeur le plus jeune.
Pour remédier au manque d'assesseurs, les municipalités ont décidé de leur offrir quelques bonus pour qu'ils s'inscrivent. Depuis début mai, les mairies délivrent ainsi des "attestations de priorité d’accès à la vaccination" et des créneaux spécifiques sont ouverts sur Doctolib pour la prise de rendez-vous tandis que des auto-test à volonté sont aussi fournis par d’autres municipalités.
La ville de Rouen promet un cadeau de remerciement à toux ceux qui se porteront volontaire ensuite, avec une photo dédicacée du maire ou un t-shirt "assesseur forever", explique Le Figaro. D'autres villes, comme Besançon vont jusqu’à proposer des CDD d'agents municipaux de deux jours aux étudiants, rémunérés 175 € brut pour chaque dimanche.
L’article R44 du code électoral interdisant de rémunérer les assesseurs, certains maires rusent comme celui de Perpignan, Louis Alliot, qui propose, selon ses termes, "une vacation de 300 à 200 euros brut pour tenir le bureau de vote".
Plusieurs raisons expliquent la difficulté des mairies pour trouver du personnel dans les bureaux de vote. Il y a bien évidemment le contexte sanitaire, le double scrutin, la proximité des grandes vacances mais aussi et surtout un vrai désintérêt pour la cause civique et électorale. Ces problèmes d’assesseurs se pose à chaque scrutin, jusqu’au dernier moment, et cette tendance remonte aux scrutins de la fin des années 1990, au moment du début des déclins des partis politiques.