Il faut se méfier quand les campagnes électorales ne sont pas franchement ouvertes, cela peut pousser à de grosses erreurs. Commençons par Marine Le Pen. Voilà que la présidente du Rassemblement National répond à une tribune dans l’hebdomadaire Valeurs Actuelles.
Des généraux à la retraite menacent d’une reprise en main militaire face au délitement de la France, 60 ans tout pile après le putsch des généraux contre le général de Gaulle. En réaction, Marine Le Pen invite ces militaires retraités à la rejoindre.
Jusque-là, elle a toujours gardé une distance avec tout appel à l’insurrection ou avec les éléments les plus factieux des "gilets jaunes". Elle évitait soigneusement tout ce qui étaient hors du champ démocratique. Comme elle l’explique elle-même : "Les Français ne veulent pas de radicalité". Là, elle tombe dedans.
Florence Parly, la ministre des Armées, a dénoncé ce rapprochement. Les proches de Marine Le Pen assument la démarche. Avec ce soutien, c’est le retour au Front national, et aux vieilles amours de l’extrême droite. Après des semaines, des mois même, de travail sur son image. Un long travail de crédibilisation pour rassurer des électorats qui ne lui sont pas acquis. Marine Le Pen commet une faute politique.
Et ce n’est pas la seule. Dans un tout autre genre, l’autre faute politique est signée Julien Bayou, le patron du parti Europe Ecologie les Verts et candidat à la présidence de l'Île-de-France. Lui, pour inciter les jeunes à voter, s’est prend aux "boomers''. Les “boomers”, c’est la génération née entre 1945 et 1960, jeunes retraités qui ne voteraient pas écolos, parce que cette génération n’en aurait rien à faire.
Le mépris comme seul argument. Julien Bayou s’en est excusé, avec une formule pas très courageuse : "Je n’avais pas validé l’affiche mais j’en prends la responsabilité". Il n’a pas reçu beaucoup de soutien de ses amis écolos Il y a là un condensé d’une vision sectaire de l’écologie. Julien Bayou, c’est l’écologie éternellement militante mais jamais aux responsabilités. Dans un autre genre, donc, c’est aussi une faute politique.
C’est très simple : le moment n’est pas politique, enfin, pas encore totalement politique. L’impatience, l’impossibilité de capter l’attention, pousse à des querelles stériles, des stratégies hasardeuses, et de vraies fautes politiques. Le vernis craque très vite dans la période. D’autant que la situation sanitaire épuise tout le monde, jusqu’à anéantir toute envie de se projeter dans une élection, quelle qu’elle soit. Les seuls qui s’y risquent, s’y abîment, et ça ne fait que commencer.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.