La confrontation est là. En dévoilant son projet, le gouvernement a réussi à se mettre tous les syndicats à dos et toutes les oppositions contre lui. On a assisté au retour du nouveau monde.
Parce que clairement, la majorité a décidé de se passer des syndicats et a déclenché une opposition politique totale. C’est bien le nouveau monde contre l’ancien. Ce qu’un proche d’Emmanuel Macron m’avait récemment résumé ainsi : "Les syndicats et les vieux partis politiques sont morts, mais ils ne le savent pas encore".
Emmanuel Macron et son Premier ministre ont décidé de jouer l’opinion le reste ne compte pas. Édouard Philippe l’a dit devant les députés : "C’est un débat qu’on peut gagner...". Ça reste ce matin un pari risqué ? C’est un pari risqué car c’est à quitte ou double.
La demi-mesure semble impossible. Les Français sont 59% à soutenir le mouvement, selon notre sondage Harris - RTL. C’est un pari risqué, parce que là, il y a désormais un symbole. L’âge pivot qui peut convaincre ou qui va devenir la mesure à supprimer. Avec l’âge pivot, il faudra travailler plus et progressivement de plus en plus pour avoir une retraite complète.
Et l’âge pivot va devenir très vite ultra concret, pas comme la fin très symbolique des régimes spéciaux ou le nouveau système à point. Avec le simulateur individuel qu’à promis le gouvernement, la semaine prochaine, chacun va pouvoir se rendre compte de l’impact personnel de la réforme. L’opinion pourra alors encore évoluer. Mais c’est un peu réducteur, il n’y a pas que ça dans la réforme.
Il y a aussi un savant dosage d’en même temps très "nouveau monde". La réforme est en même temps de droite on va dire avec l’allongement du temps de travail et de gauche sur son côté redistributif. Édouard Philippe l’a dit : il est déterminé et en même temps pas fermé.
La retraite à point a cette particularité que c’est un excellent système et qu’en en même temps le fait de ne pas y entrer est aussi présenté comme une avancée, une concession. Voilà une belle contradiction. Là encore, il reste encore très certainement un peu de travail pour convaincre les Français.
Au fond, pourquoi Emmanuel Macron et son Premier ministre ont-ils adopté cette tactique ? Il faut souvent pour expliquer la tactique présidentielle revenir aux origines du macronisme à la construction du candidat et à sa conquête du pouvoir. Emmanuel Macron est aujourd’hui à l’Élysée que parce qu’il a pris des risques. Les remous, les ennuis, les confrontations, le Président a besoin de ça, comme d’un carburant.
Il faut se souvenir de ces phrases pendant la campagne : "Je ne peux pas paraître planqué, sinon, je suis mort je finis comme Hollande". C’est cette angoisse-là qui lui fait prendre des risques.
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