La grève contre la réforme des retraites est entrée, ce jeudi dans sa 29e journée, un record pour un blocage en continu des transports depuis plus de 30 ans, mais le dialogue de sourds entre exécutif et syndicats semble bien installé. La trêve de facto des fêtes de fin d'année s'est traduite par une amélioration des transports jeudi, avec seulement une ligne de métro totalement fermée (la 7 bis) à Paris et un TGV sur 2 en moyenne.
Environ 200 manifestants, parmi lesquels des cheminots et des fonctionnaires territoriaux, étaient rassemblés jeudi devant la raffinerie de Donges (Loire-Atlantique), où court un appel à la grève de la CGT et FO pour trois jours. Les expéditions sont bloquées. Avant la journée interprofessionnelle d'actions jeudi 9 janvier, le conflit pourrait rebondir lundi 6 janvier.
Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a appelé mercredi "tous les Français à se mobiliser, à aller aux manifestations et à se mettre en grève".
Le conflit semble toujours sans issue, alors que la concertation entre Édouard Philippe et les syndicats ne reprendra que le 7 janvier. Objectif pour le gouvernement : reprendre le dialogue, comme l'a demandé Emmanuel Macron lors de ses vœux aux Français afin de trouver un "compromis rapide".
Les discussions entre les partenaires sociaux et le Premier ministre devraient être très largement consacrées à la question de la pénibilité. Il s'agira essentiellement de chercher des portes de sortie avec les syndicats réformistes CFDT, CFTC et Unsa. Or, le président n'a fait aucune mention mardi de "l'âge pivot", que le numéro 1 de la CFDT, Laurent Berger, a érigé en "ligne rouge". Depuis la prise de parole d'Emmanuel Macron, il s'est d'ailleurs contenté d'un tweet de vœux, appelant "à plus de solidarité, de fraternité, de justice sociale et d'écologie" que l'année dernière et se disant convaincu que "les militants CFDT prendront leur part dans les nombreux combats qui nous attendent".
Le numéro 1 de la CGT, Philippe Martinez, se dit prêt à se rendre au prochain rendez-vous de concertation à Matignon le 7 janvier, mais il "demande toujours d'arrêter le projet, donc le retrait".
Scepticisme chez FO après les vœux d'Emmanuel Macron : Yves Veyrier constate que le Président "n'a pas réussi" à convaincre en "2 ans et de demi" et appelle à "manifester encore plus nombreux dès le 9 janvier". Plusieurs professions libérales et surtout les avocats ont prévu des actions à partir de lundi et, dans le secteur pétrolier, la CGT Chimie a appelé à un durcissement du mouvement à partir de mardi.
Côté raffineries, la Fédération CGT de la Chimie a appelé à un blocage de toutes les installations pétrolières - raffineries, terminaux pétroliers, dépôts - pendant 96 heures, du 7 au 10 janvier, a annoncé à l'AFP Thierry Defresne, délégué syndical central chez Total.
La secrétaire d'État à l'Économie, Agnès Pannier-Runacher, a jugé "illégal" le blocage des raffineries. "C'est pas le droit de manifester, c'est pas le droit de grève", a-t-elle affirmé sur BFMTV. "Aujourd'hui il est légitime que les Français aient accès à l'essence, c'est une pression qui n'est pas acceptable", a-t-elle ajouté.
Les négociations et les concertations vont continuer tout au long du mois de janvier. Ainsi, plusieurs ministres recevront les organisations syndicales. Agnès Buzyn recevra les syndicats hospitaliers le 13 janvier.
Le nouveau secrétaire d'État chargé des Retraites, Laurent Pietraszewski, consultera les partenaires sociaux entre le 7 et le 17 janvier sur l'évolution du minimum de pension et des transitions, selon Matignon.
Le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, recevra les syndicats enseignants la semaine du 13 janvier avec pour "objectif de parvenir en juin 2020", à "un protocole d'accord sur des scénarios de revalorisation" pour les carrières des enseignants. "Frédérique Vidal, ministre de la Recherche, poursuivra du 6 au 17 janvier ses travaux avec les syndicats autour de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche", précise Franceinfo.
Le calendrier est serré, puisque la réforme des retraites doit être présentée en conseil des ministres le 22 janvier. Dans ses vœux, Emmanuel Macron a plaidé "l'apaisement" plutôt que "l'affrontement" mais sans infléchir sa détermination à "mener à bien la réforme des retraites".
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