Au 51e jour de mobilisation contre la réforme des retraites, près de 250.000 manifestants ont défilé dans toute la France, vendredi 24 janvier, selon le ministère de l’Intérieur, 1,3 million d'après les estimations de la CGT.
Le mouvement s'essouffle mais il n’est pas mort. La CGT espérait un vendredi noir, en réalité c’est un vendredi gris. La SNCF a assez bien fonctionné, de même pour la RATP, il n’y a pas eu le même climat qu’on a connu pendant de précédentes journées de mobilisation contre la réforme des retraites. Si le taux de grévistes reste significatif dans l’enseignement, il n’est pas pour autant gigantesque.
Ce mouvement de contestation, le plus long qu'on ait connu, reste un conflit atypique. Des minorités restent extrêmement actives et en même temps, de plus en plus de Français souhaitent que le mouvement s’arrête. Sans parler de la participation aux grèves qui diminue, pour des raisons financières évidentes.
Le projet de réforme des retraites a été présenté au Conseil des ministres ce vendredi 24 janvier. On sait déjà que le premier semestre 2020 s'organisera autour de cette réforme. Au parlement, une véritable bataille va alors s’engager, avec probablement de l’obstruction de la part de l’opposition.
Est-ce qu’on pourra ensuite revenir sur ce texte, qui sera sans nul doute voté ? Légalement oui, mais les probabilités restent faibles. Dans deux ans, après une alternance, une loi qui irait dans l’autre sens et qui créerait un autre régime général pourrait voir le jour. Rappelons qu’il s’agit ici d’une entreprise lourde puisque la France n’avait pas changé de système de retraites depuis la libération.
Le président Emmanuel Macron paie le prix de ce bras de fer de longue durée. Il a d’ores et déjà largement perdu la bataille de l’opinion même si, paradoxalement, les Français étaient pour ce système à points au début. D’ailleurs, ils ne sont pas forcément contre cette réforme aujourd’hui. Mais ce qui a tout déréglé, c’est l’introduction de la volonté de l’équilibre financier, ce qui a détourné l’attention sur un point qui n’aurait jamais dû figurer, à cette place-là, à ce moment-là et dans ces proportions-là.
D’autre part, il y a eu, sur les réseaux sociaux, une véritable intoxication avec un nombre impressionnant de fausses nouvelles. L’exemple le plus spectaculaire, ce sont les enseignants. On leur a fait croire que c’était l’apocalypse, que leur retraite allait diminuer de 30%, or c’est totalement faux. Maintenant que les études d’impact émergent, les futures évaluations seront peut-être plus raisonnables.
Le président a prononcé en Israël de vibrants discours contre l’antisémitisme. Et pour cause : il y a une recrudescence de l’antisémitisme en France à travers des actes principalement verbaux. Les juifs se sentent menacés et vulnérables, et les Israéliens ont cette image de la France.
On vit une période de grandes tensions générales avec un antisémitisme d’extrême gauche groupusculaire. Celui d’extrême droite est lui aussi assez groupusculaire, avec notamment des actes de profanation de tombes en Alsace. Il y a également la question des préjugés et de l’hostilité d’une partie de la communauté musulmane. À chaque crise, il y a une montée de l’antisémitisme. C’est comme ça depuis le Moyen-Âge et on ne progresse pas vite.
En choisissant de réfuter toute dérive autoritaire en France, le président Emmanuel Macron a choisi des termes maladroits qui entretiennent la polémique. On entend souvent 'on est plus en démocratie, c’est un régime autoritaire !', voire une dictature. Si c’était le cas, il n’y aurait pas de manifestants dans les rues.
Mais il est vrai que le président Macron a une conception assez autoritaire de son pouvoir. Le paradoxe, c’est que sous le quinquennat de François Hollande, les Français estimaient que l’exécutif n’était pas assez ferme. Maintenant on pense le contraire. Ça, c’est la France.
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