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Réforme des retraites : Éric Ciotti est-il le grand perdant ?

DÉCRYPTAGE - Le patron des Républicains a indiqué que des députés de son groupe sont prêts à voter une "réforme juste". Comment être dans l'opposition et en même temps voter l'une des réformes phares du quinquennat ?

Eric Ciotti, le 4 décembre 2022

Crédit : ALAIN JOCARD / AFP

Réforme des retraites : Éric Ciotti est-il le grand perdant ?

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Marie-Pierre Haddad

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Coup de maître ou erreur fatale ? La perception varie chez Les Républicains. Après des nombreuses consultations et reports, l'exécutif dévoile, mardi 10 janvier, sa réforme des retraites. Un texte explosif qui vient remuer les tensions déjà existantes entre Emmanuel Macron et les syndicats. 

À cela est venu s'ajouter une complexité mathématique : qui peut voter ce texte à l'Assemblée ? Les regards de l'exécutif et de la majorité se tournent automatiquement vers Les Républicains. Pourquoi ? Lors de la campagne présidentielle, Valérie Pécresse proposait une réforme des retraites, avec un âge de départ reporté à 64 ans. 

C'est justement cette piste qui semble la plus privilégiée par le gouvernement, selon les dernières tractations. Ce scenario permet ainsi à l'exécutif de s'assurer les votes des députés Les Républicains au sein de l'hémicycle. 

Vers un accord avec Les Républicains

Les Républicains pourraient donc être la clé du déblocage pour la majorité relative. Le nouveau patron de la droite, Eric Ciotti, a indiqué dans les colonnes du Journal du Dimanche le 8 janvier, souhaiter "pouvoir voter une réforme juste qui sauve notre système de retraite par répartition".

"Politiquement, la droite de gouvernement a toujours soutenu la nécessité d’une réforme des retraites qui conduit à travailler un peu plus. Je l’ai fait personnellement lors de mes deux dernières campagnes, pour la primaire de 2021 ou ces derniers mois pour la présidence du parti (...) Il s’agit, pour la droite, d’une question de cohérence et de responsabilité", a ajouté le député LR des Alpes-Maritimes. 

Le président des Républicains pose ses conditions. "Cette réforme doit, pour moi, s’étaler sur deux quinquennats, à l’horizon 2032. Je pense que l’âge légal de départ en retraite pourrait être fixé au terme de cette période à 64 ans", demande-t-il. Concernant la pension minimale à 1.200 euros, elle "doit s’appliquer de façon rétroactive aux retraités actuels qui bénéficient des pensions les plus modestes".

Dans l'opposition ?

Compliqué pour celui qui a défendu en interne sa volonté de s'opposer à Emmanuel Macron. Les Républicains craignent de disparaître, absorbés par la Macronie. Sur BFMTV, l'eurodéputée et vice-présidente du parti Les Républicains, Agnès Evren résume la position du parti. LR dit "oui sous conditions" au projet du gouvernement. Et invente ainsi la version "et en même temps" des Républicains.

Au sein du groupe à l'Assemblée, un député assume : "On s’est toujours placé dans l’intérêt du pays, texte après texte. On voit que le gouvernement gère très mal les finances du pays. Est-ce que qu’on doit laisser les choses dériver encore plus ?".

Plusieurs lignes au sein de LR ?

Les Républicains ne veulent pas laisser à Emmanuel Macron la réforme des retraites à en croire le président des députés LR Olivier Marleix. "La réforme ne passera qu'avec le soutien de LR ou elle ne passera pas. J'espère qu'elle (Élisabeth Borne, ndlr) a entendu nos messages, notamment sur l'amélioration des petites retraites et l'absence de brutalité dans (sa) mise en œuvre", indiquait-il dans la foulée d'un rendez-vous avec la première ministre. 

Cependant, la ligne affichée par Eric Ciotti avec un âge de départ à la retraite à 64 ans ne fait pas l'unanimité au sein du groupe. Certains militent pour un âge fixé à 63 ans. "On a fait campagne pour les législatives, sur la durée de cotisations et non sur l’âge légal. On sait bien que 65 ans, ça ne passera jamais. Nous, on a notre schéma et on est capable de ne pas diviser le pays", rappelle un élu LR. 

Le président des Républicains a veillé à ne pas se couper de son groupe à l'Assemblée. Dans Le Journal du Dimanche, Eric Ciotti évoque "une étape intermédiaire à 63 ans en 2027", dans les conditions des négociations avec le gouvernement. 

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