Emmanuel Macron, un homme de contradictions ? Le président de la République s'est exprimé le 22 mars dans un contexte social tendu et des relations exécrables avec les syndicats.
Cherchant à faire de la pédagogie et à inclure les Français, le chef de l'Etat a indiqué n'avoir qu'un seul regret sur les retraites : "Ne pas avoir réussi à convaincre de la nécessité de cette réforme qui me ne fait pas plaisir". Les réactions des syndicats ne laissent pas présager un apaisement futur dans leur relation avec le chef de l'Etat.
Sur RTL, le leader de la CGT, Philippe Martinez, a estimé que l'intervention du président de la République "va attiser la colère". Remarque aussi formulée par le numéro 1 de la CFDT, Laurent Berger. "Cibler la CFDT, c'est idiot. Je n'ai jamais renoué le dialogue en mettant une gifle à quelqu'un", a-t-il déclaré sur BFMTV.
Et si l'agacement des syndicats est tel, c'est dû aux déclarations du président qui a soufflé le chaud et le froid dans son intervention. Le président de la République a en effet regretté "qu'aucune force syndicale n'ait proposé un compromis", sur la réforme des retraites. Une phrase qui vise la CFDT. Pour rappel, les syndicats avaient adressé une lettre à Emmanuel Macron dans laquelle ils demandaient une rencontre avec le le président. Une demande restée lettre morte.
Quelques minutes plus tard, Emmanuel Macron a néanmoins tendu la main aux syndicats. Le président a évoqué la future loi travail en insistant notamment sur le volet social du projet de loi avec l'usure professionnelle. Au lendemain de son intervention, le ministre du Travail Olivier Dussopt a assuré le service après-vente sur RTL. Il a indiqué que le dialogue n'était pas rompu avec les syndicats, puisque "des contacts informels et discrets" ont eu lieu.
Le Parlement aussi a sorti les griffes après l'intervention d'Emmanuel Macron. Une phrase du président a particulièrement agacé. "Il faut agir au service de nos priorités de nos compatriotes. Le faire de manière très concrète avec les élus sur le terrain, avec les services de l’Etat, et tout ne passe pas par la loi. Et on passe trop par la loi dans notre République", a déclaré le président.
Pourtant quelques minutes plus tard, il a indiqué vouloir qu'Elisabeth Borne "élargisse la majorité" "dans les semaines à venir", a-t-il précisé. "Et j'espère qu'elle y parviendra".
"Le mandat que je lui ai donné, c'est de continuer à élargir cette majorité autant qu'elle le pourra, avec les femmes et les hommes de bonne volonté qui de droite et de gauche sont prêts sur les priorités que j'ai fixées à avancer avec elle. Peut-être textes par textes, je ne suis pas en train de dire aujourd'hui qu'on peut bâtir des accords de gouvernement et de coalition", a-t-il détaillé.
Emmanuel Macron a lancé des pistes qui pour l'instant restent floues. Le président s'est engagé à reprendre la parole devant les Français dans les semaines à venir.
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