Racisme : prison avec sursis pour un ex-élu de Béziers qui avait insulté Laetitia Avia

Une condamnation pour racisme. Jeudi 13 août, le tribunal correctionnel de Béziers (Hérault) a condamné Michel Bousquet, un ex-élu municipal de Béziers, à quatre mois de prison avec sursis. En cause : des injures racistes à l'égard de la marcheuse Laetitia Avia.

L'ex-élu, qui ne s’est pas présenté jeudi au tribunal, devra payer 4.000 euros de dommages et intérêts à la députée Laetitia Avia qui en réclamait 10.000. Il est aussi condamné à verser 2.000 euros de dommages et intérêts et 750 euros de frais de justice à chacune des associations s'étant porté partie civile, à savoir SOS-Racisme et la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra).

Jugé pour "injures publiques envers une personne à raison de son origine ou de son appartenance à une ethnie ou une race", Michel Bousquet a également été condamné à faire publier à ses frais le jugement dans deux quotidiens, un national et un régional, ainsi qu'à effectuer, toujours à ses frais, un stage de citoyenneté. Le tribunal a notamment estimé que l'injure était publique à partir du moment où le compte Facebook sur lequel le message avait été écrit disposait d'au moins 400 "amis".

Au mois de mai, M. Bousquet avait publié un message sur Facebook qui avait entraîné l'ouverture d'une enquête. Le procureur de Béziers avait souligné que la nature des comparaisons sur la couleur de peau de la députée dans un "langage vulgaire" pouvait être constitutive du chef d'injures publiques" portant "sur l'origine ou l'appartenance à une ethnie ou une race", délit puni d'une peine maximale d'un an d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende.

Ce sont des propos indignes et je regrette

Michel Bousquet, lors de l'audience le 16 juillet au tribunal correctionnel de Béziers

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De son côté, l’élu nie tout racisme lors de l'audience le 16 juillet et évoque une "phase difficile" de sa vie au moment des faits. "J'ai été maladroit, c'est certain. Ce sont des propos indignes et je regrette. Mais quand je l'ai écrit, je vivais une phase difficile de ma vie. Je sortais d'une anesthésie. Je n'ai fait que répondre à une amie. Mon intention n'était pas de m'attaquer à sa couleur, mais à son texte de loi", avait-il déclaré. 

Michel Bousquet, 68 ans, avait été élu sur la liste du maire de Béziers Robert Ménard, soutenu par le Rassemblement national, lors du premier tour des municipales le 15 mars. À la suite de ses propos, M. Ménard avait exigé sa démission le 19 mai, démission que l'élu, 35e sur la liste, avait effectivement présentée.