De vives critiques qui ne passent pas. Dimanche 26 mars, Jean-Luc Mélenchon s'exprimait sur LCI à propos des heurts entre manifestants et forces de l'ordre qui avaient eu lieu la veille, à Sainte-Soline (Deux-Sèvres). Des protestations de militants écologistes contre les méga-bassines, qui avaient dégénéré en affrontements, et fait de nombreux blessés.
Après plusieurs semaines de répression policière pointée du doigt par de nombreux élus et organismes, le chef de file de La France insoumise avait fustigé le comportement de la Brigade de répression de l'action violente motorisée (Brav-M) : "Vous imaginez ce que c'est que de dire je suis volontaire pour monter sur une moto et tabasser des gens en passant ? C'est manifester un état d'esprit qui ne me convient pas et que je trouve anormal", avait interpellé l'ex-sénateur.
Et d'ajouter qu'une fois élue, sa formation politique enverrait "ces jeunes gens se faire soigner", en désignant les membres de l'unité. Des propos qui n'ont visiblement pas plu au préfet de police Laurent Nuñez, qui s'est empressé de signaler le discours tenu par Jean-Luc Mélenchon.
De quoi déboucher sur une enquête pour "injure publique envers personne dépositaire de l'autorité publique", comme l'a indiqué le parquet de Paris ce vendredi 31 mars, confirmant une information du Parisien. L'enquête, ouverte depuis mercredi, a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes, précise l'AFP.
Elle vise également l'avocat Arié Alimi, - spécialisé dans la défense de victimes de violences policières - qui avait déclaré le 22 mars sur RMC, en évoquant la Brav-M : "[ce] sont un certain type de policiers engagés volontaires, qui recherchent la violence, c'est comme ça qu'on les sélectionne". Et d'affirmer que les agents de la Brav-M "brisent les os" avec leurs "matraques" dans "des chasses à l'homme", relayées via des images sur les réseaux sociaux.
En dépit d'une pétition demandant la dissolution de la Brav-M, Laurent Nuñez semble bien décidé à balayer les critiques émises à l'encontre de l'unité controversée. S'en prenant aux "propos contre ses fonctionnaires, qui sont insultants et dont certains relèvent de qualification pénale et judiciaire", il a prévenu que "désormais, quelle que soit la personne qui tient ces propos - un responsable politique, un avocat -", il saisirait "systématiquement la justice de ces insultes".
Une enquête administrative a par ailleurs été ouverte vendredi soir, à la suite d'une séquence de Touche pas à mon poste, où quatre individus se présentant comme membres de la Brav-M répondaient aux questions de l'équipe de Cyril Hanouna. "Les premiers éléments en notre possession laissent à penser que ces personnes n'appartiennent pas à la Brav-M", a écrit la préfecture de police dans un tweet. Laurent Nuñez a également annoncé avoir saisi la procureure de la République de Paris.
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