À Nantes, Lille, ou encore Paris, des centaines de manifestants se sont regroupés jeudi soir, aux abords des préfectures et mairies pour protester pacifiquement contre "la répression à Sainte-Soline" et "les violences policières" dans les manifestations, ont notamment constaté des journalistes de l'AFP.
Ces mobilisations se faisaient à l'appel du mouvement Les Soulèvements de la Terre, - dissout par Gérald Darmanin - du collectif Bassines Non Merci et de la Confédération paysanne, tous trois organisateurs de la manifestation interdite contre les méga-bassines à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), lors de laquelle deux manifestants ont été grièvement blessés samedi.
Si la majorité de ces rassemblements s'est déroulée dans le calme, des manifestations "sauvages" ont eu lieu dans la soirée à Paris, où 4.500 personnes étaient réunies selon la préfecture de police, et à Lyon, où 3.500 personnes ont été décomptées par la préfecture. À 22h30, sept interpellations avaient eu lieu dans la capitale, selon un bilan relayé par l'AFP, et plusieurs incidents ont éclaté à Lyon, où l'on pouvait lire sur une banderole : "Mutiler, mentir, dissoudre… Vive la République !".
À Niort, plus de 400 personnes se sont réunies sans incidents devant la préfecture des Deux-Sèvres. Des slogans "On n'oublie pas, on pardonne pas", ont été scandés. Plus d’une cinquantaine de débris de grenades ramassées à Sainte-Soline ont également été dispersées, et 200 bougies devaient être allumées à la tombée de la nuit, pour symboliser les 200 blessés recensés selon les organisateurs.
Du côté de Nantes - où l'on comptait un millier de protestataires - la manifestation s'est dispersée tranquillement, après avoir été marquée au début par quelques jets de projectiles des manifestants vers les forces de l’ordre répliquant par des tirs de gaz lacrymogènes, selon un photographe de l'AFP. À Rennes, face à un dispositif policier impressionnant, on comptait 300 manifestants, dans le calme, sous des trombes d'eau.
Quant à Lille, quelques centaines de personnes, essentiellement des jeunes, se sont réunies place de la République. Ils étaient également quelques centaines à Strasbourg, et autant à Marseille à manifester dans le calme face à la préfecture des Bouches-du-Rhône, protégée par un impressionnant cordon de CRS.
Quelque 300 personnalités, dont l'acteur Mathieu Amalric, la romancière Annie Ernaux ou l'actrice Adèle Haenel ont signé une tribune dans Le Monde, publiée jeudi et intitulée "Nous sommes les Soulèvements de la Terre", pour rendre publique leur appartenance à ce mouvement.