La Brigade de répression de l'action violente motorisée, ou Brav-M, est décriée depuis l'apparition des manifestations non-déclarées contre la réforme des retraites. Mais qui sont ces agents exactement ? Quel est leur rôle ? La rédaction de RTL vous explique tout. Tout d'abord, pourquoi cette brigade a vu le jour ?
La Brav-M a été créée en mars 2019, à l'occasion de la 19e journée d'action des gilets jaunes. Le contexte : depuis plusieurs mois, Paris est le théâtre chaque week-end de manifestations et de dégradations. Didier Lallement vient d'être nommé préfet de police et il a une feuille de route précise : interpeller au plus vite chaque casseur pour éviter au maximum les dégradations. D'où l'idée de créer cette brigade. Mais en quoi consiste-t-elle ?
On retrouve un policier au guidon, qui n'est pas censé quitter sa moto, et un autre, lourdement armé et protégé, à l'arrière. Les Brav-M ne sont pas en première ligne pour encadrer les cortèges, ça c'est le rôle des CRS et des gendarmes mobiles. En revanche, elles sont utilisées dès qu'un lieu est occupé par une manifestation illégale, un rassemblement spontané. Là, on envoie les Brav-M pour évacuer, comme l'explique Yannick Landreau du syndicat Alliance Police Nationale. "Il y a une compagnie de CRS qui, sur un emplacement bien précis, repère un groupe ultraviolent sur un autre secteur, cela permet d'aller plus rapidement pour éviter que le trouble à l'ordre public ne continue", détaille-t-il. Aujourd'hui, il y a 18 binômes de motards et passagers disponibles les jours de manifestation.
On compare souvent les Brav-M aux voltigeurs qu'on a vus apparaitre après mai 68, pourtant il y a une différence fondamentale. Les voltigeurs étaient aussi composés en binôme. Sauf que le policier à l'arrière était armé d'une matraque et l'utilisait sur les manifestants sans quitter sa moto. Cette brigade a été dissoute en 1986, après la mort de Malik Oussekine lors d'une manifestation étudiante. Aujourd'hui, les policiers de la Brav n'ont pas le droit d'intervenir depuis leur moto. Le passager doit obligatoirement descendre avant d'aller interpeller les fauteurs de trouble.
La Brav-M est aussi au cœur d'un scandale avec la révélation d'un fichier audio dans lequel on entend ses membres avoir un langage extrêmement cru avec les manifestants. Là aussi il y a une enquête de l'IGPN. Plus généralement, leurs actions sont décrites comme violentes et pour l'avocat pénaliste Vincent Brenghart, trop souvent synonymes de dérapages. "Cette mobilité se prête parfois à une certaine impunité. Les scènes se font extrêmement rapidement, c'est difficile d'obtenir des éléments d'identification pour les personnes et les manifestants qui en seraient les victimes".
Pourtant, l'action de la Brav-M est décriée aujourd'hui. Il y a les enquêtes IGPN, LFI demande sa dissolution, une pétition mise en ligne sur le site de l'Assemblée nationale rassemble déjà 130.000 signatures. Si le texte atteint les 500.000 signataires, la conférence des présidents de l'Assemblée pourra alors décider d'ouvrir un débat en séance publique sur la question de la dissolution de la Brav-M.
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