Abstraction faite du fossé abyssal, sur le plan des idées, il y a des similitudes qui plaisent bien sûr beaucoup aux proches du polémiste. D’abord, comme Emmanuel Macron en 2017, Éric Zemmour (s'il est candidat) est la seule nouveauté de cette élection. Tous les autres - en attendant l’écrémage de cet automne par les primaires ou par d’autres modes de sélection naturelle - naviguent en politique depuis plus ou moins plusieurs décennies.
Et ça, sur tout l’échiquier politique, la nouveauté crée toujours une curiosité. Une curiosité qui se mesure dans les sondages… 7% d’intention de vote ce week-end pour Ipsos, 8% pour l’Ifop.
Mais n’est-ce pas avant tout un engouement médiatique ? Oui mais après tout, Emmanuel Macron en 2016 était aussi un phénomène médiatique avant de devenir un phénomène politique. Longtemps, Emmanuel Macron n’a pas dévoilé son jeu jusqu’à tromper François Hollande. Éric Zemmour, lui, avance aussi masqué depuis un moment pour parasiter le RN et les Républicains en même temps.
L’erreur serait de confondre des ventes de livres ou des audiences télés avec des intentions de vote
Olivier Bost
Il devient à son tour un phénomène politique quand il contraint Marine Le Pen à une rencontre avec elle autour du maire de Béziers et quand il oblige tous les ténors de la droite à dire ce qu’ils en pensent. Emmanuel Macron récupérait à ses débuts les élus délaissés du PS et les élus errants de partis en partis. Éric Zemmour comme vous le révélait Marie Moley lundi matin, récupère pour l’instant les infréquentables du RN ou les plus droitiers de LR.
Mais est-ce que ça peut aller très loin toute cette histoire ? Pas sûr, mais nous n’avons pas encore tout vu. Un proche d’un candidat à droite redoute la sortie du livre d’Éric Zemmour dans 10 jours. De voir "des séances de dédicaces avec des fans hystérisés" donnant l’impression d’un irrésistible appel populaire. Mais attention : l’erreur serait de confondre des ventes de livres ou des audiences télés avec des intentions de vote… Nicolas Sarkozy en a fait l’amère expérience.
Éric Zemmour est mine de rien très en retard pour organiser une campagne présidentielle
Olivier Bost
Et où s’arrête la comparaison avec le destin d’Emmanuel Macron ? Éric Zemmour est mine de rien très en retard pour organiser une campagne présidentielle. "Il n’aura pas le temps, la pente est trop raide", décrit un responsable RN. Et il ne sort pas de sa vision crépusculaire d’un avenir absolument horrible (et très théorique).
À la même époque, l’outsider Emmanuel Macron avait lui un parti déjà de l’argent et des équipes qui bossaient sur un programme. Il n’avait plus qu’à appuyer sur un bouton pour propulser sa candidature. L’alignement des planètes, le renoncement de François Hollande et la chute de François Fillon ont fait le reste.
Pour Éric Zemmour, il y a déjà eu le renoncement de Laurent Wauquiez mais c’est tout, pas beaucoup d’entourage solide, peu d’argent, pas de ralliement sérieux… Le polémiste reste pour l’instant un phénomène médiatique.
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