Le président-candidat a été rappelé à l'ordre vendredi 11 mars pour avoir utilisé illégalement ses réseaux sociaux en période de campagne électorale. Il a dû supprimer sa "Lettre aux Français" par laquelle il se déclarait officiellement candidat.
Comme les autres candidats, Emmanuel Macron utilise les réseaux sociaux pour sa campagne, en diffusant notamment des messages de "propagande électorale", tels que sa "Lettre aux Français", son clip sous forme de web-série ou encore sa réunion publique à Poissy. Mais ce n'est pas un candidat comme les autres : il exerce la fonction de président, et se trouve donc limité dans sa communication.
Le 28 février 2022, la Commission nationale de contrôle de la campagne électorale dite CNCCEP a rendu un avis sur "l'utilisation par les candidats de comptes de réseaux sociaux tels que Twitter dans le cadre de la campagne en vue de l'élection du président de la République". Elle mettait déjà en garde le président contre une possible confusion entre le compte du "président" et celui du "candidat". Dans un avis publié vendredi 11 mars, la CNCCEP a estimé que la "Lettre aux Français" n'avait pas à être publiée sur son compte officiel.
Depuis le 7 mars 2022, la CNCCEP demande à l'équipe de Macron de "retirer" sa "Lettre aux Français" de son compte Twitter. La Commission a invité publiquement ce 11 mars l'équipe du candidat à "retirer ce message" car elle estime que "la diffusion sur le compte Twitter @EmmanuelMacron de sa déclaration de candidature sous la forme d'une Lettre aux Français" se rattache "à la propagande électorale". Plus largement, la Commission a demandé au président-candidat de "s'abstenir d'utiliser ce compte pour diffuser des messages se rattachant à la propagande électorale pendant la durée de la campagne, ces messages ayant vocation à être diffusés sur le compte spécialement créé par le candidat et son équipe pour les besoins de la campagne".
Si Emmanuel Macron a bel et bien supprimé cette Lettre de son compte Twitter, "quid de TkTok et LinkedIn ?" interroge le magistrat et soutien de Valérie Pécresse, Charles Prats.
La CNCCEP recommande de créer des "comptes dédiés à la campagne électorale [...] dans le cas où le compte personnel du candidat ou de ses soutiens aurait été utilisé de longue date et de façon prépondérante pour y relayer des messages afférents à l'exercice de fonctions publiques". La Commission a relevé "qu'il importe que les comptes des candidats sur les réseaux sociaux ne soient pas utilisés d’une manière conduisant à confondre l’exercice de fonctions officielles avec la propagande" électorale.
La CNCCEP précise en effet que "l'exercice des fonctions publiques [...] est soumis au principe de neutralité du service public" et s'applique même "si le président de la République" s'est officiellement déclaré candidat.
C'est pourquoi désormais, le compte officiel de Macron renvoie vers le compte @avecvous pour "suivre l'actualité de [sa] campagne". Macron doit donc se limiter à son compte de campagne qui contient seulement 17.200 abonnés contre 7,9 millions d'abonnés sur son compte Twitter officiel.
Reste maintenant à savoir si les comptes d'Anne Hidalgo et de Valérie Pécresse, qui exercent également des fonctions publiques depuis 2014 et 2015, seront aussi soumis à cette limite.
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