Ils peuvent faire basculer l'élection présidentielle et sont courtisés de toutes parts : les 7 millions de votants qui ont choisi François Fillon au premier tour il y a quatre ans. D'Emmanuel Macron et Éric Zemmour, en passant bien sûr par les LR et Marine Le Pen, tous se disputent cet électorat qui détient l'une des clés pour 2022.
À 6 mois du scrutin, à Mamers, petite commune rurale de 5.000 habitants au nord de la Sarthe, sur les terres de l'ancien candidat, on a voté François Fillon à plus de 31% en 2017, comme Thérèse, rencontrée près des Halles. Au delà de l'homme, elle avait apprécié la ligne François Fillon, aujourd'hui disparue, dit-elle. Elle dresse le portrait de son candidat idéal : "Il faudra un de Gaulle, quelque chose qui sert, parce que là, c'est trop de laxisme. Le portefeuille est vite ouvert, vous avez vu les milliards qui sont sortis ? Qui est-ce qui va payer tout ça ?", se demande-t-elle.
Concernant Valérie Pécresse, "non, je ne crois pas. Elle n'a pas assez la moelle. Xavier Bertrand je ne sais pas, faut voir. Après s'il n'y en a pas d'autres, on gardera Macron. Le Pen, je pense qu'elle est fatiguée, c'est la fin du parcours", selon Thérèse.
Parmi les électeurs fillonistes croisés dans la commune, c'est simple, aucun n'a fait son choix. "Moi, je vois personne. C'est tous des rigolos et ça m'agace", "là, c'est le flou le plus complet", "on est un peu paumé. Aujourd'hui, je n'ai pas de candidat", entend-on. À Mamers, même les militants fillonistes pur sucre cherchent encore leur poulain.
Comme Nicole, éleveuse de vaches laitières à la retraite, nostalgique de l'épopée Fillon en 2016. "On l'adorait et même malgré les erreurs qu'il a faites, il nous manque. Ce que moi je souhaiterais personnellement, ce serait que tous les candidats de la droite et du centre se rassemblent pour qu'on gagne", dit-elle avant d'égrener les candidats.
Xavier Bertrand ? "Je ne sais pas. Pour le moment, ce n'est pas mon candidat préféré. On ne quitte pas les siens comme ça quand ça ne va pas". Michel Barnier ? "Je l'adore. Physiquement, moralement, je pense que c'est une personne qui tient la route". Éric Zemmour ? "Pourquoi pas ? Il va falloir serrer. Moi, je veux bien qu'il aille avec Barnier pour donner ses idées si Barnier n'était pas assez ferme. C'est peut-être impossible", explique encore Nicole. Quant à Marine Le Pen, "honnêtement, je ne pense pas. À la rigueur, sa nièce me plaît mieux. Que le meilleur gagne, pourvu qu'il soit à droite", conclut-elle
Les élus sont tout aussi égarés. Le maire LR, Frédéric Beauchef avait mis toutes ses forces dans la campagne de François Fillon. Aujourd'hui, il regarde, spectateur, les atermoiements de son parti. "Aujourd'hui, on n'a pas encore de chef et c'est vrai que c'est perturbant pour une grande partie de l'électorat de droite parce qu'on aime bien avoir un chef. Alors on va mettre un cierge pour que ça arrive.
Quant à la percée d'Éric Zemmour, qui se revendique du RPR, attention, dit-il, à l'imposture. "J'étais adhérent au RPR. J'ai adhéré quand j'avais 17 ans, en 1989. Moi, je ne l'ai jamais vu au RPR. Je ne l'ai jamais vu militer. Je ne l'ai jamais vu coller une affiche. Il se découvre aujourd'hui du RPR, tant mieux. Éric Zemmour, ça ne peut pas être le général de Gaulle", dit Frédéric Beauchef.
Pour résumer, les fillonistes sont donc un électorat qui a l'embarras du choix. Le choix, mais pas encore la foi.
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