L'homme de la situation, Gérard Larcher, est à la tête d'une mission de haute voltige. Le président du Sénat doit organiser la désignation du candidat de la droite pour l'élection présidentielle de 2022. Un rôle central pour celui qui est désormais considéré comme un sage à droite.
Face à la multiplication de potentiels candidats, Les Républicains ont décidé de ne pas trancher immédiatement la question d'une primaire. Rendez-vous après les élections régionales de juin 2021. Tout dépendra de la situation à cet instant. Soit un candidat s'impose, et il est adoubé par les militants. Autrement dit, un candidat naturel émerge. Soit il faut un "système de départage" avec un choix "six mois avant l'élection présidentielle" de mai 2022.
Cet horizon offre une multitude d'options et de scenarii pour les mois à venir. Chargé de préparer le terrain, Gérard Larcher se donne "le printemps" pour mener ses consultations.
La droite a déjà son parrain, en la personne de Nicolas Sarkozy. Désormais, elle dispose aussi d'un "conciliateur" à en croire Le Journal du Dimanche. Le président du Sénat fait partie des hommes forts de la droite. Ses oppositions à Emmanuel Macron et sa réélection à la tête de la chambre haute lui ont permis de profiter d'une certaine liberté.
"Il est libre, il va pouvoir dire les choses, d'autant plus qu'il sent que le pays gronde", expliquait une source au JDD. Ses proches soulignaient dans Le Monde début février qu'il est le "seul véritable contre-pouvoir à Emmanuel Macron".
Et si Gérard Larcher est en charge d'établir le mode de désignation, c'est avant tout car il n'a pas de vue sur la présidentielle à venir. "Je ne suis pas candidat à l'élection présidentielle, ma seule volonté c'est d'être en capacité d'ouvrir une alternative au seul duel entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron", déclarait-il. Pour la sénatrice LR des Yvelines Sophie Primas, "il est légitime qu’il s’exprime sur les questions nationales mais aussi sur le parti. Gérard Larcher se sent un rôle de pacificateur pour essayer de trouver des solutions et d’unir les gens qui ne se parlent plus".
Représentant du lien entre l'État et les territoires, Gérard Larcher se retrouve en faiseur de rois à droite, à tendance pacificateur. Et tel un diplomate, le président du Sénat consulte et soutient tous ceux qui émergent à droite. Il s'est en outre réjoui du retour en France de Michel Barnier, qui vient de négocier le Brexit pour la Commission européenne. Alors que son nom vient allonger la liste des potentiels candidats, le président du Sénat a salué celui qui "réintègre notre famille politique". "Il a formidablement réussi sur le Brexit", a-t-il ajouté.
Le président du Sénat a aussi reçu mi-février Édouard Philippe. "Une discussion informelle", expliquait-on au Monde du côté de l'ancien Premier ministre. "Édouard parle à tout le monde, ce n’est pas incongru de déjeuner avec le président du Sénat. En ce moment, il est surtout sur l’écriture de son bouquin", souligne-t-on. Et ça tombe bien, car Gérard Larcher cherche à parler à tout le monde, avant de détailler les modalités de désignation pour 2022.
Le 21 février, le président du Sénat a donné quelques pistes qui permettent de commencer à faire émerger les forces qui s'affronteront dans quatorze mois. Interrogé sur BFMTV à propos de l'absence d'étiquette de deux présidents de région sortants, Xavier Bertrand et Valérie Pécresse, et potentiels candidats en 2022, Gérard Larcher a répondu : "Ca ne pose vraiment aucun problème, je veux rassembler les familles