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Poupées sexuelles sur Shein : le gouvernement engage une procédure de "suspension" de la plateforme en France

Sur instruction du Premier ministre, une procédure de suspension de la plateforme de e-commerce chinoise a été engagée, le temps qu'elle démontre sa conformité aux lois du pays, après avoir notamment proposé à la vente des poupées sexuelles d'apparence enfantine. Le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez a ainsi saisi la justice pour demander son blocage.

Le visuel d'une poupée à caractère pédopornographique vendue sur le site Shein, photographié devant l'entrée du BHV à Paris, le 3 novembre 2025.

Crédit : Quentin de Groeve / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

AFP - édité par Juliette Vignaud

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Le chef du gouvernement Sébastien Lecornu a annoncé, ce mercredi 5 novembre, qu'il engageait une procédure de "suspension" en France de la plateforme numérique du distributeur Shein, au coeur de plusieurs polémiques, "le temps" que cette dernière se conforme aux lois du pays.

"Sur instruction du Premier ministre, le gouvernement engage la procédure de suspension de Shein, le temps nécessaire pour que la plateforme démontre aux pouvoirs publics que l'ensemble de ses contenus soient enfin en conformité avec nos lois et règlements", a détaillé Matignon, dans un communiqué transmis à l'AFP.

Le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez a saisi la justice pour demander le blocage de la plateforme, coupable d'avoir proposé à la vente des poupées sexuelles d'apparence enfantine et des armes de catégorie A, a annoncé mercredi le ministère de l’Économie. Cette saisine, qui s'appuie sur l'article 6-3 de la loi pour la confiance dans l'économie numérique, vise à "faire cesser de façon certaine les graves dommages à l'ordre public causés par les défaillances de Shein", précise Bercy.

Le ministère de l'Économie rappelle également que si, d'ici 48 heures, "des produits interdits sont toujours disponibles à la vente sur le site Shein, une réquisition numérique pourra être ordonnée", permettant au gouvernement d'"exiger la suspension du site internet" du géant asiatique. 
Shein est dans l'œil du cyclone pour la vente de poupées sexuelles d'apparence enfantine sur son site internet constatée par la Répression des fraudes, qui a entraîné l'ouverture d'une enquête judiciaire. Le géant de l'e-commerce asiatique a depuis assuré avoir mis en place une interdiction totale des produits de type "poupées sexuelles. Il s'est également dit prêt à communiquer l'identité des acheteurs à la justice. "Nous donnerons les noms", a assuré le porte-parole Shein en France, Quentin Ruffat, sur RTL.

La vente des produits de vendeurs tiers suspendue en France

La plateforme asiatique Shein a annoncé, ce mercredi, suspendre sa marketplace en France, c'est-à-dire les produits proposés en ligne par des vendeurs tiers. Shein a fait ce choix "à la suite de préoccupations liées à certaines mises en ligne effectuées par des vendeurs tiers indépendants", selon un communiqué de la société. 

À lire aussi

Une source proche du dossier précise à l'AFP que cette annonce est indépendante de la décision du gouvernement d'engager une procédure de suspension de la plateforme Shein en France. 

Un premier magasin inauguré au BHV

Malgré les sanctions administratives et l'enquête judiciaire ouverte pour la vente de poupées sexuelles d'apparence enfantine, Shein a inauguré mercredi son premier magasin physique et pérenne au monde au BHV. "C'est ignoble, c'est indécent, c'est abject", a consenti le patron du grand magasin BHV Frédéric Merlin, sur RTL ce mardi matin, tout en maintenant le partenariat avec le géant asiatique, "convaincu" par les arguments de défense de Shein.

À écouter

"On s'est posé la question d'arrêter" : sur RTL, le propriétaire du BHV Marais assure que Shein l'a "convaincu de continuer", après le scandale des poupées pédopornographiques

00:10:42

L'arrivée de la plateforme, fondée en 2012 en Chine et désormais basée à Singapour, cristallise les tensions autour de la régulation du commerce en ligne et de la mode jetable ultra-éphémère. Élus, associations et acteurs du secteur textile français ont fustigé son implantation en France.

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