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3 min de lecture
Anne Hidalgo, le 15 mars 2020
Crédit : JOEL SAGET / AFP
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C'est vrai qu'on n'en parle pas souvent et pourtant, il s'y passe des choses à gauche : quelques idées et toujours de vieilles divisions. Surtout aux municipales où la gauche est en position pour un grand chelem des mégapoles : Paris – Lyon – Marseille et pour garder quelques belles positions. Ça vaut qu'on s'y intéresse un peu aussi.
Parce que le Parti socialiste est en passe de limiter la casse dans de nombreuses villes. L'arc-en-ciel à gauche a pris une petite dominante verte depuis les européennes. Et, car il y a des choses qui ne changent pas, il y a encore DES gauches qui aujourd'hui restent irréconciliables.
Déjà il y a une force qui s'affirme : les écolos d'Europe Écologie-les Verts. Ils ont longtemps connu, subi même l’hégémonie du PS. Aux municipales, ils imposent des rassemblements aux socialistes comme à Bordeaux, Besançon et probablement à Lyon. Et ailleurs, ils se rallient au PS, c'est en discussion à Paris, Rennes ou Nantes, c'est déjà fait à Rouen et ça n'a pas marché à Lille.
Il y a aussi des alliances avec la France insoumise, très peu présente dans ces élections, à Grenoble ou à Marseille. Avec les municipales, une forme de gauche plurielle retrouve des couleurs. Ce sont plus des alliances de circonstances locales, que des rapprochements politiques, mais depuis quelques temps, ces rapprochements sont la faveur des promesses du monde d'après-Covid.
Il y a un début de rapprochement entre socialistes, communistes et écologistes et ça a donné une tribune à l'ancienne il y a 15 jours. Ça s'appelle "l'initiative commune", signée notamment par Yannick Jadot des écolos, Olivier Faure et Najat Vallaud-Belkacem au PS, ou encore Ian Brossat au PC. Ça parle de tourner la page du productivisme, de transition écologique et sociale, de retour de l'ISF...
Quelques idées ont un sérieux air de déjà-vu mais le texte a le mérite de pouvoir mettre tout le monde d'accord. Enfin, pas la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon. La gauche radicale a un autre souci. Jean-Luc Mélenchon, pour sa troisième candidature à l’Élysée, doit lui-aussi se réinventer. Ce qu'il avait réussi en 2017, mais pour 2022, il aura peut-être de la concurrence. Une nouvelle petite bataille de coq se dessine.
François Ruffin a expliqué qu'il était prêt à ramasser le drapeau de la France insoumise. Jean-Luc Mélenchon lui a rapidement répondu que pour l'instant, "le drapeau était fermement tenu". Pour l'instant donc, il reste à distance du reste de la gauche et il y a une certaine concurrence sur le champ populiste. Il n'a pas encore trouvé sa place.
Donc pour l'instant à gauche, c'est la bataille des tribunes et pour être complet, il ne faut pas oublier le monde syndical et associatif, jamais très loin de la politique. La CGT avec Attac et Greenpeace ont dévoilé la semaine dernière leur programme à eux : augmentation des salaires de 200 euros, RSA pour les jeunes, 32 heures hebdomadaires...
Une réplique aux propositions de la CFDT avec la Fondation Nicolas Hulot et leur pacte du pouvoir de vivre. Jusque dans le monde syndical et associatif, on retrouve ainsi les gauches irréconciliables. Celle qui est dans la critique pure et dure, utopiste et celle qui veut gouverner, accompagner le changement. "L'unité de la gauche", comme disent ses responsables, ce n'est pas encore pour demain.
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