Mayotte : un sénateur dénonce "une gestion chaotique" et demande une commission d'enquête parlementaire

Le sénateur de Mayotte Saïd Omar Oili, de la majorité présidentielle, se montre très critique sur la manière dont a été abordée le cyclone Chido, tant dans la prévention en amont qu'au niveau des secours les jours suivants.

Cette photographie aérienne prise par la Sécurité civile française le 15 décembre 2024 montre des habitations détruites à Combani, sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, après que le cyclone Chido a frappé l'archipel.

Crédit : Handout / Securite Civile / AFP

MAYOTTE - Un sénateur demande une commission d'enquête parlementaire

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Deux semaines après le passage du cyclone Chido à Mayotte, le Premier ministre François Bayrou est attendu dans l'archipel les 29 et 30 décembre prochains. Il sera accompagné de la ministre de l'Éducation nationale et de l'enseignement supérieur, Élisabeth Borne, celui des Outre-mer, Manuel Valls, mais aussi de Valérie Létard au Logement, du ministre de la Santé, Yannick Neuder et du ministre déléguée à la Francophonie et ancien sénateur de Mayotte, Thani Mohamed-Soilihi.

Cette grande délégation sera réunie afin d'aborder les différents aspects de l'aide et de la reconstruction et pour tenter de calmer la colère des Mahorais qui s'était exprimée lors de la visite d'Emmanuel Macron.

Symbole de cette colère, un sénateur de Mayotte de la majorité présidentielle demande une commission d'enquête parlementaire pour ce qu'il qualifie de "gestion de crise chaotique". Saïd Omar Oili dénonce d'abord la prévention, la mise à l'abri des populations précaires alors que le cyclone approchait.

Aujourd'hui, les gens meurent de soif, les gens meurent de faim. Ce n'est pas digne de la France".

Saïd Omar Oili, sénateur de Mayotte

"Pourquoi on n'a pas anticipé, s'interroge-t-il. Pourquoi il y a des choses qu'on aurait pu peut-être éviter ? Comment se fait-il que sur les quartiers où il y a beaucoup de bidonvilles où vivent 100.000 personnes, on n'a mis à l'abri que 15.000 personnes ? Où sont les autres ?"

Selon lui, le nombre de morts dans ces bidonvilles est sous-estimé. Les personnes en situation irrégulière n'osent pas parler aux agents métropolitains de la préfecture. Il alarme aussi sur l'aide humanitaire, présente certes, mais mal gérée, trop centralisée et surtout insuffisante.

"On nous dit qu'il y a beaucoup d'aides, mais on ne les voit pas. La population meurt de faim. Dernièrement, le préfet a dit qu'en 10 jours, ils ont distribué à peu près 390.000 bouteilles d'eau sur une population de 312.000 voire 400.000 habitants. C'est-à-dire que chaque individu n'a eu qu'un litre d'eau pendant 10 jours ? Aujourd'hui, les gens meurent de soif, les gens meurent de faim. Ce n'est pas digne de la France".

Saïd Omar Oili demande donc au Parlement de se saisir, d'auditionner et d'enquêter. "La commission d'enquête parlementaire permettra de faire toute la lumière sur les responsabilités des uns et des autres", estime-t-il. Pour que l'expérience Chido à Mayotte serve à mieux se préparer à de prochains cyclones.

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