Mayotte : en quoi consiste la journée de deuil national décrétée en hommage aux victimes, ce lundi ?

Pour la première fois, le deuil national a été décrété pour les victimes d'une catastrophe naturelle. Jusqu'ici, ces journées avaient été organisées lors des décès d'anciens présidents de la République ou en hommage aux victimes d'attentats.

Un deuil national avait été décrété, lundi 23 décembre, après le passage du cyclone Chido à Mayotte.

Crédit : PATRICK MEINHARDT / AFP

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Près de dix jours après le passage meurtrier du cyclone Chido, l'archipel de Mayotte peine à se relever. L'aide arrive au compte-gouttes, malgré le retour de l'eau courante dans le chef-lieu de l'archipel ; l'hôpital de Mamoudzou n'était opérationnel qu'à 50 %, samedi ; et la recherche de potentielles victimes se poursuit. Selon un bilan encore provisoire du ministère de l'Intérieur, au moins 35 personnes ont perdu la vie et quelque 2.500 autres ont été blessées. "Mais il est vraisemblable qu'il y ait beaucoup plus de victimes", avait averti Emmanuel Macron lors de sa visite sur l'île, jeudi 19 décembre.

Pour faire "face à cette tragédie qui bouleverse chacun de nous", le président de la République a décrété un "deuil national", ce lundi 23 décembre, en hommage aux nombreuses victimes du cyclone le plus violent depuis 90 ans. "Nous partageons tous la peine des Mahorais", a-t-il écrit sur son compte X, le 19 décembre. "Nos drapeaux seront en berne. Tous les Français seront invités à se recueillir à 11 h", a-t-il ajouté.

Le deuil national n'est "pas une cérémonie, à la différence de l'hommage national et des obsèques nationales", indique le site Vie publique. Il ne s'agit pas, non plus, d'un jour férié.

C'est le Président de la République qui signe le décret portant deuil national, qui peut durer un ou plusieurs jours. Mais c'est le Premier ministre qui doit fixer les modalités. "Il existe peu de dispositions juridiques sur la façon dont doivent se tenir ces journées, mais les drapeaux sont mis en berne sur les bâtiments et édifices publics", poursuit Vie publique. Il peut également demander l'organisation d'une minute de silence, ce qu'avait demandé Emmanuel Macron dans son message sur X.

Honorer les présidents et les victimes d'attentats

Ce n'est que la dixième fois que le deuil national est décrété sous la Ve République. Elles sont notamment organisées lors du décès d'anciens présidents de la République, comme ce fut le cas pour la mort de Charles de Gaulle, le 12 novembre 1970 ; de Georges Pompidou, le 6 avril 1974 ; de François Mitterrand, le 11 janvier 1996 ; de Jacques Chirac, le 30 septembre 2019 ; et de Valéry Giscard d'Estaing, le 9 décembre 2020.

Le deuil national a également été organisé à trois reprises par François Hollande : pour honorer la mémoire des victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo, le 8 janvier 2015 ; après les attentats du 13-Novembre en Île-de-France, du 15 au 17 novembre de la même année ; ainsi que pour les victimes de l'attentat du 14 juillet 2016, à Nice, du 16 au 18 juillet.

Un deuil national a également été décrété le 14 septembre 2001, après les attentats du 11-Septembre aux États-Unis. C'est la seule journée qui "honor[ait] des personnes décédées hors du territoire national", note Vie publique.

"Avant la Ve République, le deuil national a été organisé une seule fois, après les inondations survenues dans le Midi de la France, en 1930, au cours desquelles des centaines de personnes ont perdu la vie", explique également Vie publique.

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