Attendu le 29 décembre à Mayotte, François Bayrou s'y rendra finalement le 30. Le programme du Premier ministre a été ajusté, selon son entourage, afin de répondre aux différentes dimensions des conséquences du cyclone. François Bayrou se rendra sur l'archipel pour y consacrer la journée du lundi à des priorités urgentes. La rentrée des classes occupera une place centrale dans les préoccupations, dans un contexte où la moitié de la population de l'île est âgée de moins de 18 ans.
L’approvisionnement en eau et en électricité, des infrastructures lourdement affectées par le cyclone, sera également au cœur des discussions. La reconstruction des zones sinistrées est identifiée comme un dossier majeur et des précisions seront apportées concernant la loi spéciale promise par Emmanuel Macron lors de son précédent déplacement.
Mardi 31 décembre au matin, François Bayrou se rendra ensuite à La Réunion. Ce déplacement visera à aborder les aspects logistiques de la gestion de la crise, notamment les évacuations, les livraisons de vivres et l’organisation du pont aérien. Le Premier ministre rentrera à Paris dans les toutes premières heures de l’année 2025.
Depuis le passage du cyclone, de nombreux fonctionnaires en poste à Mayotte, enseignants, médecins, gendarmes et policiers, ont envisagé de quitter l’île. Certains d’entre eux ont perdu tous leurs biens. Une telle situation, si elle venait à se produire à grande échelle, pourrait aggraver la crise.
Pour répondre à ce risque, François Bayrou a demandé le recensement de tous les besoins des professionnels présents sur l’archipel. Une circulaire met en avant des mesures visant à soutenir ces professionnels : hébergement, restauration et assistance psychologique. Le gouvernement espère ainsi limiter les départs et maintenir la stabilité nécessaire au redressement de l’archipel.
Dans l’attente de l’arrivée de François Bayrou, les Mahorais ont exprimé leur mécontentement à travers des manifestations. L’aide humanitaire, jugée insuffisante, n’a pas répondu aux besoins urgents de la population. L’eau et la nourriture, lorsqu’elles ont été distribuées, l’ont été de manière rationnée. Près de la moitié de l’île est restée privée d’électricité pendant plusieurs jours, et les rues ont continué d’être envahies par des amas de déchets, vestiges des destructions causées par le cyclone.
Le sentiment d’abandon est palpable parmi les habitants. Un Mahorais interrogé au micro de RTL a exprimé sa frustration : "Vous pouvez demander à n'importe quel Mahorais aujourd'hui, il va vous dire : 'Mais où sont les aides ?'. Il paraît que des aides sont arrivées, mais en fait, personne ne les a vues." L’habitant a également souligné la lenteur des secours comparée à ce qui se fait habituellement en métropole : "Une petite tempête dans le Calvados, et ça a été réglé en 96 heures maximum. Aujourd'hui, cela fait deux semaines, et il y a encore des gens sans électricité, sans eau."
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