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Marche pour le climat : "Macron est difficile à suivre", analyse Bost sur RTL

ÉDITO - Le président de la République est retombé dans les travers de ses petites phrases lorsqu'il a ironisé sur les jeunes Français qui marchent pour le climat.

Emmanuel Macron à New York, le 23 septembre 2019
Emmanuel Macron à New York, le 23 septembre 2019
Crédit : Johannes EISELE / AFP
Marche pour le climat : "Emmanuel Macron est difficile à suivre", analyse Olivier Bost
00:02:47
Marche pour le climat : "Macron est difficile à suivre", analyse Bost sur RTL
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L'Edito Politique Olivier Bost
Olivier Bost - édité par Esther Serrajordia
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Emmanuel Macron s’est confié dans son avion qui l’amenait au sommet sur le climat à New York auprès d’une journaliste du Parisien. Il a notamment ironisé sur les jeunes français qui manifestent dans la rue.

Le Président a fait une rechute. Le problème, comme d’habitude, ce n’est pas forcément le fond de ce qu’il dit, mais la forme. Quand Emmanuel Macron parle sans filtre, il dit souvent ce qu’il pense. Il peut choquer ou blesser mais aussi se contredire. 

Dans l’avion, il était donc interrogé sur ces jeunes qui manifestent dans les rues pour savoir ce qu’il pense de ces grèves pour le climat. Et là, le chef de l’État n’y est pas allé par quatre chemins. "Les dénonciations, on est au courant, a-t-il dit, défiler tous les vendredis pour dire que la planète brûle, c'est sympathique, mais ce n'est pas le problème". "Qu’ils aillent manifester en Pologne", lance aussi Emmanuel Macron à la jeunesse pour l’aider dans sa lutte pour le climat. Le vendredi, il préférerait aussi qu’ils participent à des grandes opérations de ramassage de déchet sur les plages ou dans les rivières.

"L'écologie... ça commence à bien faire"

Ce qui gêne, c'est d'abord le changement de ton. Jusque là, Emmanuel Macron, et en écho tous ses ministres, trouvaient ça très bien les manifestations des jeunes pour le climat. 
C’est bien qu’ils se mobilisent. "Plus vous êtes sous pression, plus vous pouvez bouger", avait-il dit juste avant à l’hebdomadaire américain Time. On a même vu des ministres rejoindre les rangs des jeunes manifestants qui sèchent les cours au collège et au lycée.

Mais visiblement, et pour reprendre une petite phrase célèbre de Nicolas Sarkozy, "l’écologie… ça commence à bien faire".  Encourager les jeunes, et en même temps, les critiquer, Emmanuel Macron est difficile à suivre. Le plus gênant, c’est cette impression que donne Emmanuel Macron de se défausser sur les autres. Il invite les jeunes à aller manifester en Pologne, l’un des quatre pays qui bloque un engagement de l’Union Européenne pour réduire les émissions de CO2

Autrement dit, Emmanuel Macron voudrait que les jeunes ne se trompent pas de cible. Le problème ce n’est pas lui : ce sont les polonais. De la même manière, il préférerait que les jeunes, plutôt que de défiler dans les rues, aillent ramasser des déchets sur les plages en Corse ou dans les rivières. Bref, qu’ils fassent quelque chose, eux, plutôt que de passer leur temps à lui reprocher de ne rien faire. Tout  dans ces propos montre donc un Emmanuel Macron un brin agacé d’être critiqué. 

Son meilleur avocat et son pire ennemi

Pourquoi Emmanuel Macron se prête-t-il à ce type de confidences si ça lui retombe dessus, en plus de provoquer des incidents diplomatiques avec la Pologne ? Parce qu'il a besoin de parler. Il est son meilleur avocat, défend l’un de ses conseillers, qui l’incite d’ailleurs à plus souvent s’expliquer. Il n’y a pas meilleur que lui pour défendre ce qu’il fait. 

C’est vrai, Emmanuel Macron est son meilleur avocat mais auss