Les femmes, à travail équivalent, gagnent environ 10% de moins que les hommes. Les entreprises sont maintenant obligées de calculer et de publier ces différences, avec l'objectif de les résorber. Mais apparemment, c'est très peu dissuasif.
Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, a résumé son état d'esprit cette semaine : "Il faut savoir laisser du temps, jouer entre le bâton et la carotte". C'est vrai qu'elle laisse du temps, et pour l'instant, elle ne joue pas vraiment du bâton...
En effet, depuis 6 mois, toutes les entreprises de plus de 1.000 salariés devaient publier un index qui reflète l’état des disparités entre femmes et hommes. Depuis le 1er septembre, ça concerne aussi toutes les entreprises de plus de 250 salariés. Cet indice est calculé sur les différences de salaires pour une même fonction, sur le nombre de promotions, et sur la présence de femmes dans les hauts salaires.
Les chiffres, selon ces critères, sont, disons-le, catastrophiques. 3,5% des entreprises de plus de 1.000 salariés sont à une égalité réelle. Dans ce triste tableau, il y a aussi les très mauvais élèves : presque une entreprise sur 5. Et il y a pire encore : il y a les grandes entreprises qui n’ont toujours pas publié leur index, et qui sont une dizaine...
Mais la ministre du Travail avait promis de dénoncer toutes ces entreprises. C'est ce que l'on appelle le "name & shame". Oui, "nommer et couvrir de honte", en bon français. C'est effectivement ce qu'avait promis de faire, à plusieurs reprises, Muriel Pénicaud. La ministre, ancienne DRH de Danone, a visiblement du mal à s’y mettre et à tenir sa promesse...
Cette semaine, elle a seulement donné le nom de 4 entreprises qui ne voulaient pas publier leur index. Des entreprises de nettoyage, de transport, de maison de retraites et une mutuelle. Des noms qui ne vous diront rien.
C'est à se demander si elle croit vraiment à ses menaces... Si attaquer l'image publique d'une entreprise fera vraiment changer ses dirigeants, apparemment, ça ne leur fait pas très peur. D'autant qu'il a été demandé à l'inspection du travail d'être conciliante.
Les grandes entreprises ont eu un an pour préparer leur indice, puis 6 mois de tolérance pour le publier. Et après, si vraiment elles ne font rien, elles auront peut-être des sanctions financières dans 3 ans...
Il y a une volonté politique, c'est indéniable. Il y a même un début d’amélioration dans certaines entreprises. Mais il ne faut pas se mentir. Pour cette grande cause nationale, qui figurait dans le programme présidentiel d'Emmanuel Macron, si on en reste à ce rythme-là, les différences de salaires entre les femmes et les hommes ne seront pas résorbées avant des décennies.
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