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Macron : pourquoi les européennes pourraient jouer sur son avenir politique

DÉCRYPTAGE - Le président de la République se lance à son tour dans la campagne des élections européennes. Un enjeu important pour lui, évidemment, sur le plan européen. Mais surtout sur le plan national.

Emmanuel Macron, le 6 mai 2019
Emmanuel Macron, le 6 mai 2019
Crédit : ludovic MARIN / AFP
Marie-Pierre Haddad

C'est désormais officiel : Emmanuel Macron s'implique dans la campagne pour les élections européennes. Le président de la République a fait une visite surprise, lors d'une "réunion de travail" de la liste "Renaissance", le 7 mai au soir. "Emmanuel Macron est resté une heure et est apparu 'confiant, déterminé'", rapporte Franceinfo.

Déjà, le président a pressé Édouard Philippe de venir en aide à Nathalie Loiseau, lors d'un meeting à Caen. Un conseiller d'Emmanuel Macron confie dans les colonnes du Monde que ces élections européennes, "c’est stop ou encore à l’Europe. C’est une bataille entre ceux qui veulent détricoter ou détruire l’Europe et ceux qui veulent la sauver". 

Mais pas que... Emmanuel Macron pourrait déjà jouer gros, en vue de la prochaine élection présidentielle de 2022.

L'opposition pousse vers un référendum anti-Macron ?

Ces élections européennes sont les premières élections depuis 2017, après donc l'élection d'Emmanuel Macron et les législatives. Joint par RTL.fr, Pierre-Emmanuel Guigo, maître de conférence en histoire à l’université Paris-Créteil, indique que ce scrutin "va jouer le rôle des  midterms aux États-Unis. Cela va permettre de savoir à mi-mandat, de quel côté penche l'électorat". 

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Des élections européennes qui pourraient donc se transformer en référendum pro ou anti-Macron. C'est en tout cas, la stratégie adoptée par l'opposition. Jordan Bardella, tête de liste Rassemblement national pour ce scrutin, affirme en meeting : "Si Emmanuel Macron arrive en tête de cette élection, il se sentira légitimé et le rouleau compresseur se remettra en marche"

Même mise en garde de l'autre côté de l'échiquier politique avec Jean-Luc Mélenchon qui lance aux Français qu’il faut mettre "une raclée électorale" au président, sinon "ce n’est pas la peine de pleurer si vous laissez faire".

Une campagne à quitte ou double

Une stratégie qui n'échappe pas à la majorité. "Symboliquement, ce scrutin est une redite de 2017"; selon un proche du président de la République. Notre projet économique et social pour l’acte II du quinquennat serait mis à mal par un bond des anti-européens".

Selon Alba Ventura, éditorialiste politique chez RTL, Emmanuel Macron a besoin d'une victoire "sur le plan franco-français. "S’il est battu, même si c’est symbolique, si le parti de Marine Le Pen est devant lui, ce sera un échec, un signal dévastateur". Et d'ajouter : "À l’Élysée, on est d’ailleurs bien conscient que les partis populistes vont jouer sur le thème des frontières, de l’immigration, de la sécurité. Mais la stratégie du président c’est que l’Europe et la France ont des destins liés et que ça doit aussi se jouer sur l’économique et le social".

Autrement dit, s’il n’y a pas de projet européen, les annonces à 17 milliards du président seront plus difficiles à mettre en œuvre. "Un conseiller du président résume l’affaire en disant : 'Ce scrutin c’est stop ou encore'. C’est ce qu’on appelle une campagne à quitte ou double", explique Alba Ventura. 

Cette première élection depuis son arrivée à l’Élysée est tout sauf un scrutin intermédiaire sans valeur

Benjamin Sportouch

Selon Benjamin Sportouch, chef adjoint du service politique de RTL, "si la liste de la majorité pointe à la deuxième place, comme le laissent présager certains sondages, ce sera incontestablement un coup dur pour le chef de l'État. Ce serait alors perçu comme un désaveu de ses orientations économiques et en particulier de ses réponses aux 'gilets jaunes' le 25 avril dernier". Un ancien ministre d’Emmanuel Macron confiait qu'une deuxième place contraindrait le chef de l'État à une réponse politique, un large remaniement ministériel par exemple.

Et s'il remporte ces élections européennes ? "Emmanuel Macron pourra estimer que ses options sont validées et envisager plus sereinement la deuxième partie de son quinquennat, puis une nouvelle campagne présidentielle. Cette première élection depuis son arrivée à l’Élysée est donc tout sauf un scrutin intermédiaire sans valeur", indique Benjamin Sportouch.

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