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François Hollande, le 7 mai 2022.
Crédit : GONZALO FUENTES / POOL / AFP
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Un come-back surprise ! L'ancien président de la République François Hollande a confirmé ce samedi 15 juin sa candidatures aux élections législatives en Corrèze, une décision "inédite" car la "situation est grave", avec la perspective d'une victoire du Rassemblement national.
"Si j'ai pris cette décision, c'est parce que j'ai estimé que la situation était grave, plus qu'elle ne l'a jamais été. Grave parce que le danger représenté par l'extrême droite est aujourd'hui avéré. Jamais l'extrême droite n'a été aussi proche du pouvoir depuis la Libération", a déclaré à la presse à Tulle l'ancien député de Corrèze (de 1988 à 1993 et de 1997 à 2012). "À situation exceptionnelle, décision exceptionnelle", a-t-il ajouté, en relevant que c'était "une décision assez inédite qu'un président de la République puisse briguer une circonscription et redevenir député".
Investi par la fédération locale du Parti socialiste dans la première circonscription de la Corrèze dans le cadre du Nouveau Front Populaire, il a expliqué avoir trois priorités : la France, le progrès et la Corrèze. Il a notamment appelé à revoir un "certain nombre de procédures et de méthodes" pour "revivifier" la démocratie, à rétablir l'impôt sur la fortune, à revenir sur la réforme des retraites votée l'an dernier ou encore à redonner "toute sa place" à l'école publique qui a été "maltraitée".
Interrogé sur l'éventualité qu'il brigue Matignon en cas de victoire de la gauche, il a répondu qu'l ne se plaçait "pas du tout dans toute perspective personnelle". "J'ai été président de la République, je ne cherche rien pour moi-même", a-t-il poursuivi.
Jeudi soir, François Hollande, qui est détesté par une partie de la gauche radicale et entretient des relations glaciales avec le Premier secrétaire du PS Olivier Faure, s'était dit "favorable" à l'union à gauche sous la bannière du Nouveau Front populaire pour faire barrage à l'extrême droite.
Il avait plaidé, au second tour, pour un soutien aux candidats les mieux placés pour "éviter l'extrême droite", même s'ils sont "LR ou de la majorité" présidentielle, défendant un "principe de désistement" de la gauche le cas échéant. "Nous devons tous faire preuve de responsabilité", "nous devons tout faire pour que l'extrême droite ne parvienne pas au pouvoir en France", avait martelé l'ancien président.
Sa candidature constitue une surprise et les têtes d'affiches de la gauche se faisaient discrètes dans leurs premières réactions. Selon un cadre socialiste, c'était Bernard Combes, maire de Tulle et ami de François Hollande, qui avait été investi. "Hollande a pu lui demander de lui laisser la place [...] Un ancien président, on ne peut pas lui refuser l'investiture d'autant qu'il a été correct lors de son passage télévisé", en soutenant le Nouveau Front Populaire, commence ce cadre à l'AFP.
"Ce dont je me réjouis, c'est que François Hollande soit intervenu pour dire qu'il soutenait l'union et le Nouveau Front populaire", a réagi la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet sur BFMTV. "On a dit qu'on voulait la gauche de rassemblement la plus large possible", soupire une cadre PS. L'ancien chef de l'État "va être élu, il prend une circonscription facile. Il nous reste plus que Ségolène (Royal), et on fait carton plein. Je suis effondrée".
Dans la majorité, certains grinçaient des dents. "C'est pathétique", a commenté le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti sur BFMTV. "Je suggère à M. Hollande de prendre comme suppléant Philippe Poutou", chef de file du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), investi lui aussi par le Nouveau Front populaire, "cela fera un très bel attelage".
François Hollande, 69 ans, n'est pas le premier président de la République à candidater à des législatives après avoir quitté l'Élysée. En 1984, trois ans après sa défaite face à François Mitterrand, Valérie Giscard d'Estaing avait ainsi été élu député du Puy-de-Dôme sous la bannière de l'UDF, engrangeant plus de 63% des voix au premier tour.
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