- 54m37s
2 min de lecture
Emmanuel Macron, le 19 avril 2022
Crédit : LUDOVIC MARIN / AFP / POOL
Je m'abonne à la newsletter « Politique »
Le président de la République n'aura pas de majorité absolue pour légiférer à l'Assemblée nationale. Comment pourra-t-il gouverner ? Pour l'instant, personne n'a de réponse claire. Comme dirait Bruno Le Maire, "il faudra beaucoup d'imagination". D'autres mots reviennent en boucle, plus ou moins fleuris : "France ingouvernable", "assemblée paralysée", "bordel". Emmanuel Macron va donc dégager du temps ces prochains jours pour consulter et trouver comment gérer l'inédit : des oppositions majoritaires.
En 1988, Michel Rocard gouvernait aussi avec une majorité relative. Mais il ne manquait "que" 14 députés pour la majorité absolue et le gouvernement utilisait massivement le 49.3, qui permet de tordre le bras à l'Assemblée, une arme utilisée 28 fois en trois ans. Mais cette époque est révolue : cet article ne peut plus être utilisé qu'une seule fois par session parlementaire et pour le vote du budget. "Je ne vois pas comment on fait passer quoi que ce soit" commente tristement un conseiller de l'exécutif.
L'objectif de l'Élysée et de Matignon est de trouver une "majorité d'action". C'est-à-dire avancer clopin-clopant en allant chercher des LR ou des PS au cas par cas" avance un conseiller. Et la question va se poser très vite, car le gouvernement veut faire passer une loi pouvoir d'achat et un texte sur l'énergie dès cet été.
Après ce résultat, de nombreuses questions apparaissent : qui pour le perchoir ? Qui pour présider le groupe En Marche ? Qui pour le groupe Modem ? Les trois patrons actuels ont été battus : Richard Ferrand, Christophe Castaner et Patrick Mignola. C'est tout le dispositif d'encadrement de la majorité qui a pris l'eau dimanche 19 juin.
Il y aura également un remaniement forcé pour trois ministres : Amélie de Montchalin à la Transition écologique, Brigitte Bourguignon à la Santé et Justine Benin à la Mer ont été désavouées par les électeurs. Et puis une interrogation pointe : Elisabeth Borne peut-elle rester première ministre ? "La logique institutionnelle voudrait qu'elle saute" explique une députée. "Elle a gagné et c'est une femme, Macron ne voudra pas changer" balaye à l'inverse un conseiller de l'exécutif, pendant qu'un dirigeant de la majorité reconnaît que "cela ne va pas être évident car son gouvernement est fragilisé".
Christian Jacob le martèle : "nous sommes dans l'opposition". C'est aussi la tonalité du numéro trois de LR, Aurélien Pradié qui estime qu'il n'est "pas question d'aller sauver Macron". Le parti veut voter au cas par cas sur certains textes, pour voir s'ils arrivent à influencer le gouvernement.
Mais certains voudraient aller plus loin : Jean-François Copé réclame un pacte de gouvernement "vital" entre la macronie et la droite "pour lutter contre la montée des extrêmes". Position partagée par le maire de Saint-Étienne Gaël Perdriau, ou encore la présidente de la région Pays de la Loire, Christelle Morançais, qui prône "un contrat de gouvernement, négocié de A à Z et qui doit porter sur des priorités essentielles". "Ils sont isolés" balaye la direction, qui tient son conseil stratégique ce lundi 20 juin à 14h.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte