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La France insoumise : Manuel Bompard va prendre les rênes du parti

L'élu des Bouches-du-Rhône, proche de Jean-Luc Mélenchon, va prendre la direction de La France insoumise ce samedi 10 décembre, lors d'une assemblée convoquée à Paris.

Manuel Bompard et Jean-Luc Mélenchon
Crédit : CLEMENT MAHOUDEAU / AFP
Joanna Wadel & AFP
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Non sans remous, le député Manuel Bompard s'apprête à prendre la direction de La France insoumise, ce samedi 10 décembre, à Paris. Ce proche de Jean-Luc Mélenchon prendra ses fonctions lors d'une assemblée convoquée pour approfondir et diversifier l'ancrage territorial du mouvement, indique l'Agence-France presse

Sollicité par l'AFP, le parlementaire des Bouches-du-Rhône a indiqué jeudi qu'il, "poursuivrait le travail" entamé officieusement à la baguette du mouvement depuis le retrait en septembre d'Adrien Quatennens - qui a avoué des violences conjugales. Si la désignation de Manuel Bompard à la tête du mouvement est "naturelle car il sait très bien organiser", Éric Coquerel, président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, affirme la "découvrir".

À côté de cette direction opérationnelle restreinte va être créé un "conseil politique", lieu de débat sur la stratégie composé d'élus, personnalités et cadres insoumis. Cette instance, sans dirigeant et à la fonction consultative, n'a été prévue que très récemment, témoignent plusieurs députés qui ont appris son existence cette semaine. 

François Ruffin visait la direction

Cette confusion s'expliquerait par le fonctionnement du parti. Car, contrairement aux congrès amorcés par les autres formations de la Nupes, qui élisent leurs dirigeants, LFI désigne ses cadres par "consensus", explique Manuel Bompard, avec l'objectif de se "protéger de l'affrontement entre une majorité et des minorités". De même, confie-t-il, être dans la direction opérationnelle suppose une disponibilité importante, à laquelle ne peuvent satisfaire certaines personnalités.

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À commencer par François Ruffin. Le député de la Somme, jusque-là peu investi dans les instances, avait formulé le souhait d'intégrer la direction pour donner plus d'importance aux campagnes et zones péri-urbaines. Mais il a fini par accepter de figurer au "conseil politique", comme l'a confirmé son entourage. Un projet soutenu par l'une de ses collègues de premier plan : "À titre personnel, j'ai plaidé pour que François Ruffin soit dans la direction parce qu'il est une figure importante du mouvement", a glissé la députée Clémentine Autain. 

D'une manière générale, "il serait souhaitable que soit représentée dans la direction toute la nuance du mouvement", abonde Éric Coquerel, plaidant pour que l'essentiel des 17 députés de la précédente mandature y soient.

La France insoumise fait peau neuve

Par ailleurs, La France insoumise serait en pleine mutation. Manuel Bompard assure que le mouvement va "changer de nature" grâce à plusieurs réformes. Des boucles départementales vont permettre aux groupes d'action locaux, jusque-là autarciques, de communiquer entre eux. 

Les militants pourront aussi cotiser via des "contributions volontaires" dont ils décideront de l'affectation - campagnes nationales, groupes d'actions locaux… Néanmoins, une petite part sera automatiquement versée dans une caisse de péréquation, qui assurera des ressources aux départements moins bien lotis. LFI va d'ailleurs acheter des locaux dans les zones rurales et péri-urbaines pour tenter d'y rivaliser avec le Rassemblement national.

Une école des cadres va en outre être créée, afin que le mouvement dispose d'un nouveau vivier où puiser ses dirigeants.

Quel avenir pour Jean-Luc Mélenchon ?

Jean-Luc Mélenchon, lui, prendra la parole devant les 160 délégués - un tiers de cadres, deux tiers de militants tirés au sort - de l'Assemblée représentative, à laquelle les journalistes n'auront pas physiquement accès. Sans mandat de député, il devrait évoquer l'Institut La Boétie, think-tank insoumis dont il va prendre la direction dans les prochaines semaines. Il veut rester la "clé de voûte" mais être moins directement "acteur", rapporte auprès de l'AFP un intime du tribun, trois fois candidat à la présidentielle.

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