La France "est le wagon de queue" de l'Europe, regrette le gouverneur de la Banque de France

La Banque de France a publié, jeudi 9 octobre, son enquête mensuelle de conjoncture et a confirmé sa prévision de croissance sur l'année à 0,7 % du produit intérieur brut (PIB). Invité sur RTL, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, assure que "le moral n'est pas très bon" mais que "le physique tient". 

Il insiste tout de même, la crise politique doit prendre fin rapidement pour résoudre le problème du déficit et de la dette. "L'incertitude a un vrai impact, parce que l'incertitude, c'est l'inverse de la confiance et c'est le pire ennemi de la croissance", explique-t-il.  "La France traditionnellement, c'est la locomotive de l'Europe, aujourd'hui, c'est le wagon de queue", regrette le gouverneur de la Banque de France. 
"Je crois que 0,7% de croissance, ça ne suffit pas. Si on se compare l'ensemble de l'Europe, parce que la croissance insuffisante, c'est un problème européen. Si on se compare aux États-Unis, a fortiori à la Chine ou aux grandes économies émergentes, on n'y est pas", fait-il remarquer. 

Les recommandations du gouverneur de la Banque de France

François Villeroy de Galhau a partagé sur RTL, ses recommandations pour le prochain budget. Il a souligné notamment l'importance de réduire le déficit public tout en évitant l'austérité, et a proposé une approche équilibrée entre maîtrise des dépenses et ajustements fiscaux. 

"Je crois qu'il faut d'abord agir via les dépenses, au moins pour les trois-quarts de la solution (...) pour des raisons pratiques. Comparé à nos voisins européens, nous avons à peu près le même modèle social qu'eux, mais ils nous coûtent beaucoup plus cher. Notre écart total de dépenses, c'est plus de 9 points de PIB. 9% du PIB, si je convertis en milliards, ça fait 270 milliards d'euros", explique-t-il. 

Le cœur de la solution, c'est les dépenses et ce n'est pas l'austérité"

François Villeroy de Galhau

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"Pour préciser sur les dépenses, il s'agit de les stabiliser après inflation. Donc ce n'est pas faire reculer les dépenses, ce n'est pas l'austérité. (...) L débat vient très vite sur l'impôt, mais le cœur de la solution, c'est les dépenses et ce n'est pas l'austérité", précise-t-il.

Questionné sur la possibilité pour lui d'entre dans le prochain gouvernement, François Villeroy de Galhau a écarté cette option. "À chacun sa mission, la mienne est à la Banque de France", affirme-t-il. 

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