Sur plus d'une centaine de députés "La République en Marche" (désormais Renaissance) battus ou qui ne s'étaient pas représentés en juin dernier, 60 sont encore sans emploi, rapportent nos confrères de BFMTV, ce mercredi 21 décembre. Entre la fin du versement des indemnités et les difficultés à retrouver un emploi, plusieurs anciens députés de la majorité présidentielle se sont confiés à la chaîne d'information en continu.
"Pendant 5 ans, on a été le centre de beaucoup de choses. On a eu des discussions à très haut niveau, avec Matignon, des ministres. Du jour au lendemain, le téléphone ne sonne plus, l'agenda toujours plein est désormais vide. Même si on sait qu'on va digérer, ça prend un peu de temps, on rame un peu moralement", confie Véronique Hammerer, ancienne députée de la 11ᵉ circonscription de la Gironde.
Côté indemnisations, les députés battus ou qui ont quitté la vie politique volontairement ne sont pas tous logés à la même enseigne. Si le montant est fixe, 4.271 euros bruts par mois, sa durée ne l'est pas et varie selon l'âge. Ainsi, elle ne peut pas dépasser les 24 mois pour "les allocataires de moins de 53 ans", mais atteindre jusqu'à 36 mois pour ceux qui sont plus âgés. "Pour les allocataires de moins de 57 ans, un abattement de 30 % est appliqué à compter du septième mois", précise même le site de l'Assemblée nationale.
Ce à quoi les anciens parlementaires ne s'attendaient pas, ce sont les difficultés à trouver un nouvel emploi après être passés dans le Palais-Bourbon. "On se dit qu'un député n'est qu'une machine à faire des discours", regrette une ex-députée qui a témoigné auprès de BFMTV sous couvert d'anonymat, au sujet des recruteurs. "Pourtant, on sait s'exprimer dans les médias, sur qui s'appuyer dans l'écosystème politique. Ce devrait être très précieux pour une entreprise."
Face à ces déboires, ces ex-membres de la majorité présidentielle adoptent parfois un regard différent sur les décisions... comme sur celle de la réforme de l'assurance-chômage.
"Je n'imaginais pas ça aussi difficile de trouver un travail. Et c'est vrai que je vois les choses un peu différemment maintenant", admet un ancien député, par ailleurs ex-membre de la commission des Affaires sociales par laquelle le texte de la réforme est passé. Pour rappel, le gouvernement a durci les règles d'indemnisations et raccourci la durée pendant laquelle les chômeurs peuvent toucher celles-ci, de 25%. Une mesure qui doit être appliquée dès le 1er février 2023.
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