Nouvel incident, et nouvelle suspension de séance à l'Assemblée nationale ce jeudi 24 novembre. La fin de journée réservée au groupe LFI dans l'hémicycle a tourné au vinaigre, les oppositions fustigeant les "manœuvres" du camp présidentiel pour empêcher la tenue d'un vote sensible sur la réintégration des soignants non vaccinés.
Excédé, le député de Guadeloupe Olivier Serva (groupe LIOT) s'est emporté : "Tu vas la fermer !", a-t-il lancé à l'adresse de députés Renaissance qui l'interpellaient pendant son intervention, provoquant une suspension de séance. L'élu ultramarin, qui dénonçait les techniques employées pour ralentir les débats, a ensuite repris la parole. "Vous utilisez des subterfuges petits, comme vos idéaux, vous salissez la démocratie avec vos bassesses, vous êtes minoritaires, acceptez-le", a-t-il renchéri.
Les élus ultra-marins des différents bancs de l'Assemblée étaient venus en nombre pour soutenir la proposition de loi en discussion. Ceux-ci ont exprimé leur colère devant la presse, face au "mépris du gouvernement" à l'égard de la situation des établissements de santé dans leurs territoires. "Chez nous, ceux qui ont un schéma vaccinal complet, c'est moins de 20%", a souligné l'un d'entre eux.
"Des gens sont en train de mourir chez nous sur des brancards, nous n'acceptons (pas) que les députés de La République en marche (précédent nom de Renaissance, ndlr) avec leurs sourires narquois ou que M. Véran avec son arrogance légendaire viennent nous mépriser", a tempêté le député de Martinique Jean-Philippe Nilor (LFI).
Dans les rangs de l'opposition, certains parlementaires ont fait bloc pour défendre le texte de LFI : "Vous devriez avoir honte !", a ainsi lâché à l'adresse des macronistes Olivier Marleix, le chef de file du groupe LR. Le groupe RN s'est également exprimé en faveur de la proposition des Insoumis. Dans ce texte, La France insoumise demandait de réintégrer le personnel non-vacciné contre le Covid-19 des établissements de santé et de secours, pour y pallier les pénuries d'effectifs.
De son côté, le camp présidentiel a compromis la tenue du vote, à coups de demandes de suspensions de séances, de rappels aux règlements et de dépôts d'amendements en rafale, afin d'empêcher le passage du texte en discussion, que les oppositions semblaient en mesure de pouvoir faire adopter, contre l'avis du gouvernement. La cheffe de file des députés LFI dans l'hémicycle, Mathilde Panot, a estimé que l'exécutif avait "franchi une ligne rouge", en prenant part "à l'obstruction" lors de la "niche parlementaire" des Insoumis.
Des éclats de voix entre députés étaient audibles dans les couloirs de l'Assemblée. Dépêché dans l'hémicycle, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a évoqué un "niveau de tension jamais vu en douze ans au Parlement". "Quel signal voulons-nous donner à ceux qui étaient là en première ligne, qui se sont vaccinés ?", a réagi le ministre de la Santé, François Braun. Et d'ajouter que, dans les hôpitaux, les soignants vaccinés préviennent que "si nous réintégrons les non-vaccinés, ce sont eux qui partent".
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