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Mort d'Armand Bulwa, un des derniers survivants du camp de concentration de Buchenwald

Armand Bulwa, l'un des derniers survivants du camp de concentration nazi de Buchenwald, est décédé le 18 octobre 2025. L'homme de 96 ans avait été l'un des premiers survivants de la Shoah à faire des interventions dans les écoles au début des années 1990.

Armand Bulwa, survivant du camp de concentration de Buchenwald pose avec un uniforme de prisonnier politique polonais lors d'une séance photo à Paris, le 8 janvier 2020

Crédit : BERTRAND GUAY / AFP

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"C'est avec une profonde tristesse que nous avons appris le décès d'Armand Aron Bulwa, survivant de la Shoah". Le 18 octobre 2025, le Conseil représentatif des institutions juives de France a annoncé la mort d'un des derniers survivants du camp de concentration nazi de Buchenwald. Il s'est éteint à l'âge de 96 ans.

Né le 27 décembre 1928 dans le quartier juif de Piotrkow près de Lodz, en Pologne, il avait été l'un des premiers survivants de la Shoah à faire des interventions dans les écoles au début des années 1990. Il avait, sans répit, témoigné de son expérience afin, selon ses termes, de maintenir le souvenir de "l'enfer sur terre".

La quasi-intégralité de sa famille avait été assassinée par les forces nazies : des quelque 80 membres de sa parentèle, seuls deux cousins ont survécu à la Shoah.

Le triste parcours d'Armand Aron Bulwa

Confiné à 10 ans à Piotrkow lors de l'invasion de la Pologne par les nazis, Armand Aron Bulwa avait d'abord fait l'expérience d'un ghetto vite surpeuplé, où la faim et le typhus tuaient les habitants les plus faibles.

Après avoir échappé un temps à la déportation, contrairement à sa mère et son petit frère de 3 ans assassinés au camp de Treblinka, il avait finalement été emmené fin 1944 dans les camps de Czestochowa puis Buchenwald au début de 1945.

À la libération de Buchenwald, avec la fin de la guerre quelques mois plus tard, le jeune Armand ne pesait que 28 kilos. Il avait finalement été pris en charge avec plusieurs centaines d'autres enfants et adolescents par la France via l'œuvre de secours aux enfants, l'OSE.

Des Bulwa étaient venus récupérer le jeune Armand en Normandie. Bien qu'ils n'aient aucun lien de parenté, Armand Aron Bulwa avait sauté sur l'occasion de quitter le centre. Comme l'a relaté le site Mémorial de la Shoah, "Aron épousera leur fille Suzanne en 1947", des années après s'être installé chez eux.

Des séquelles à vie

Les nuits de l'ancien prisonnier de Buchenwald ont longtemps été hantées par des cauchemars. Même une fois marié, il avait longtemps refusé d'avoir un enfant : "Pendant 14 ans je n'ai pas voulu que nous ayons d'enfants. Je disais à ma femme que c'était criminel de mettre un enfant au monde en sortant d'un enfer pareil".

Il avait tout de même eu une fille, en 1962, qui est ensuite devenue gynécologue-obstétricienne. Une profession positive pour le survivant, "elle donne la vie alors qu'on a ôté la vie à tous les miens. Je trouve que c'est bien".

En 2020, il se réjouissait, à l'occasion du 75ᵉ anniversaire de la libération de Buchenwald d'être "toujours là" : "C'est incroyable !".

Armand Bulwa avait publié deux livres, Après le bois de hêtres en 2020, avec Serge Filippini, puis J'ai eu 16 ans à Buchenwald, en janvier 2024.

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